Dignitaires Ma Suthuam, Feng Yaolu, Men Fusat, désignés par notre bien-aimé empereur Hu Langʒem en l’an 2197 après le premier empereur, fini en l’an 2201.
Etude des Trois Grands Peuples et de leur Origine.
Si vous allez n’importe où dans le pays civilisé, vous allez toujours entendre parler d’une même légende. Il y a toujours eu trois peuples, les hommes de l’Ouest, les hommes du Centre et les hommes de l’Est. Un jour, ils furent unifiés par le légendaire Empereur des Trois Couronnes et tous découvrirent la civilisation. Il fut mon travail et celui de mon équipe de démêler le vrai du faux et de donner les clefs pour nos fils afin qu’on puisse atteindre le but de notre existence. Je vais donc faire un point sur notre monde, que nos fils pourront utiliser afin de plus vite achever notre grand but.
Avant toute chose, la légende omet l’existence des tribus du nord et du sud, je vais donc de même les omettre ici comme ils n’ont aucune importance dans nos recherches.
Commençons par nous, Hommes de l’Ouest, habitants du pays du Xion. Nous couvrons une large portion de l’ouest du continent, formée de plaines, qui influent grandement sur notre mode de vie. En comparaison avec les autres peuples, nous avons une très large part de notre population toujours nomade, et même une extrêmement fine part urbaine. La seule ville à proprement parler que l’on a est notre capitale, Dengming, qui, en dehors de ses murs n’a que des plaines sans routes pavées, souvent occupées par des camps de familles habitant proche. La structure politique est totalement décentralisée de même. Dengming est incapable de projeter loin son influence du fait des pauvres infrastructures et fait alors confiance aux nombreux clans des hommes de l’Ouest. Si les environs directs de la capitale sont directement administrés par l’Empereur, on peut voir au loin la capitale sans être en son administration. Pour remédier au manque cruel de solidarisation dans le pays, de nombreux forts constellent le territoire Xionais, mais cela se révèle en vérité que peu utile à autre chose que de remédier à l’affreuse faiblesse militaire du pays. Occasionnellement le Spasoïa pillera le nord du pays, et l’Empereur n’essayera même pas de lever une armée, comme il sait que soit les clans les repousseront tous seuls, soit elles ne seront même pas arrivées que le pillage sera terminé. Cela est dû à plusieurs chose : la faiblesse de l’efficacité de nos infrastructures notamment, souvent inexistantes. Un jour, il fut annoncé au roi qu’un clan séparatiste du nord avait déclaré indépendance. Plus inquiétant qu’une simple attaque Spasoïenne, il rassembla des troupes dans les clans environnant, et alors qu’il commençait à marcher vers le nord, un cavalier arriva et lui signala que les autres clans avaient déjà réglé leur compte, voyant sûrement une occasion de gagner du pouvoir tout en étant gratifié par l’empereur. Pas dupe, il demanda tout de même au messager de les remercier, et de demander aux chefs des clans concernés de venir à la capitale chercher une récompense, mais de tout de même chercher à ne pas créer de disputes inutiles. Le deuxième point est la géographie du territoire Xionais. La majeure partie de ce pays se révèle être d’immenses plaines peu fertiles et dures à gouverner, et de plus le tout est occupé par de très puissants clans qui se rallieront plutôt sous la bannière Xionaise, l’Empire leur concédant beaucoup plus de pouvoir que ses voisins. Ce territoire inutilisable pour les autres pays ne sera jamais pris ni occupé, ainsi l’Empereur n’a pas à s’inquiéter de perdre du pouvoir par ces petites batailles.
Le Xion est la terre la plus avancée technologiquement, si on reste du côté de la Capitale. Nous sommes particulièrement fiers de nos Grandes Archives de Tcatmin, qui contiennent des écrits datant du tout début de l’écriture, que nous avons inventé. Si un jour un étranger lira cela, laissez-moi expliquer notre motivation. Nous avons des croyances différentes des autres pays civilisés. Nous croyons en l’Apocalypse qui se passera dans le futur. Nous devons y fuir, et donc faire mieux que nos prédécesseurs en accumulant tout le savoir qui nous permettra de nous échapper de l’Apocalypse, ce qui fait des Grandes Archives l’endroit le plus protégé de l’Empire, voire même des empires. À la base fait de bois, il fut reconstruit en pierre il y a quelques centaines d’années, et se voit régulièrement ajouter des extensions. Il y a peu, une autre grande archive fut construite dans un grand fort sur la mer de l’Ouest, Wanmit, et on copie les contenus des archives. L’ancien bâtiment en bois fut reconvertit en Université Magique, dans laquelle les rares personnes sensibles à la magie étudient et développent leurs pouvoirs, les documents, encore une fois, placés dans les archives. Il y a une grande part de personnes étrangères à l’Université, surtout des Tjokheriens, comme elle est la meilleure au monde, même s’il n’y a que peu de concurrence, et comme les Tjokheriens sensibles à la magie qui ne peuvent pas l’utiliser chez eux peuvent plus simplement accéder au Xion qu’au Spasoïa. Le Xion se révèle d’ailleurs très souvent être une terre d’accueil pour émigrants, ayant notamment eu un reflux de population lorsque la crise des clans avait affecté ses deux voisins, et cela s’explique par une très haute tendance à la diplomatie qu’aux armes. Si ça s’explique facilement par le fait que leur puissance militaire est pitoyable, les répercussions sont multiples. Après le fait déjà montré qu’ils sont devenus une terre d’accueil, ils ont aussi les meilleures relations avec les tribues du Nord et du Sud, et fait ainsi le lien entre elles et le monde civilisé, qui évite tout contact avec eux. Ils ont donc un monopole commercial sur leurs produits et en profitent pour bien taxer leurs marchandises, tellement en vérité que le pays pourrait fonctionner sans même imposer d’impôts à leurs habitants, mais ils en imposent évidemment. Comme l’Empereur sait qu’il n’aura sûrement aucune année tous les impôts qu’il est censé recevoir, ce monopole est vital, et donc s’il se met en froid avec un pays, le Xion risque de tomber en crise, comme il le fut il y a quelques décennies, comme l’ancienne dynastie Meng laissait la place à la nouvelle dynastie Hu. Les derniers empereurs Meng se mirent en froid avec les Tjokheriens puis avec les Spasoïens, et le dernier empereur commit un tabou avec les tribues du Nord. En véritable crise, la perception d’impôts fut renforcée et les clans se rebellèrent, causant une grande guerre civile, qui vit beaucoup de Xionais fuir vers les autres pays, ce qui nous créé une énorme diaspora grâce à laquelle on a facilement pu effectuer nos recherches. Ce fut le père de notre empereur actuel, Hu Yanglam, qui réunifia les clans et se couronna premier empereur Hu.
Les Hommes du Centre, nommés les Tjokheriens, sont ceux pour lesquels les études se sont révélées les plus étonnantes. Tous ont entendu parler de eux comme le pays où on vit en symbiose avec les dragons, où tout a un rapport avec les dragons, et qu’on en voyait de partout. Si nous nous attendions bien à apprendre que c’était une exagération, nous nous attendions pas à ce que cette description exagérée correspondait en vérité qu’à une partie du pays, qui représente même pas un tiers de la superficie. Cette culture d’étendant des environs de la Capitale jusqu’aux environs de Ulta Camañera, dont on m’informe alors que j’écris que toute sa région a été annexé par les Tjokheriens, forme la part la plus stéréotypique du Tjokheria, et contraste beaucoup avec le sud du pays, sauf tribues du sud, qui à certains endroits n’est même pas au courant de l’existence des dragons, même si cela est dû à l’isolation plus qu’autre chose, comme dans certains villages on nous regardait d’un regard curieux et lorsqu’on disait qu’on venait du Xion, ils nous demandaient ce que c’était. Cette culture du sud, qu’on suspecte avoir des origines Xionaises, se découvre être philosophiquement différente du nord. S’ils ont oublié l’imminence de l’Apocalypse, ils gardent les mêmes croyances comme quoi les dieux ne vont jamais nous écouter et que si on veut faire quelque chose, on y arrivera qu’avec nos propres moyens. Dans un contexte de réalsime contre idéalisme, les Tjokheriens du nord peuvent être considérés comme des enfants idéalistes tandis que les Tjokheriens du sud comme des adultes devenus réalistes.
Leur pays est de loin le plus petit. Il fait même pas la moitié du Xion, qui lui représente deux bons tiers du Spasoïa. Sous l’influence directe de ce dernier, la seule raison de l’existence à ce jour du pays Tjokherien est sa maîtrise des dragons, puissance armée qui effraie ses voisins, du fait de leur relative nouveauté, leur flexibilité et leur puissance. Eux-mêmes ne connaissent pas tout le potentiel des dragons, comme il y a eu, alors qu’on enquêtait, une crise du fait d’un homme corrompu par un dragon. Cette part de leur culture semblait se manifester dans des annuelles fêtes destinées aux dragons, évènements se passant dans la capitale, Kundaln, et dans la ville de Isfgamn. Durant ces fêtes, on voit des parades de dragonniers, on peut voir les oeufs de la reine de la Dragonnerie la plus proche, et parfois même des nouveaux dragonniers sont découverts ce jour-là. La nuit on peut voir une parade céleste et, dans certaines éditions dont la notre, comme cet évènement est aléatoire, des accouplements, un spectacle fantastique. Il y a toujours des conteurs Tjokheriens qui racontent les légendes traditionnelles et plus régionnales, leur maîtrise de l’oral est comme tous le disent un enchantement et on voit des dragons se promener dans les voies saturées, prévues larges pour l’occasion. C’est une expérience formidable. De même, deux mois après cette fête des dragons, on peut voir des parades de dragons dans le ciel. Cette explosion de couleurs en plein jour vient apparemment d’une année où la fête des Dragons avait été faite deux mois en retard, et est désormais resté comme tradition. Cela démontre parfaitement l’état d’esprit opportuniste des Tjokheriens qui se manifeste surtout en géopolitique. Ils sont récemment entrés dans ce qu’on peut appeler rétrospectivement un âge d’or, qui est toujours d’actualité. Peu après le début de la crise des clans en Spasoïa, dont je parlerai plus tard, le Tjokheria, toujours sous directe influence de son voisin gigantesque, fut frappé par les inquiétudes des clans qui avaient peur qu’un événement semblable se passe en Tjokheria. Les clans ont donc montré de plus en plus de signes de détachement du pouvoir central, et il y a même eu des clans qui refusaient d’obéir au roi, cela a donc encouragé celui-ci à effectuer des mêmes réformes, voire même plus dures que celles entreprises chez leur voisin. Les clans ont été définis comme hors-la-loi, remplacés par un système de provinces à l’image du nouveau Spasoïa, qui sont gouvernés par des personnes désignées tous les 10 ans par le roi lui-même. Si le roi avait bien dit que tout clan rendant son pouvoir à celui-ci ne serait pas anéanti, il s’attendait à ce que aucun clan obéisse. Et pourtant, quelle fut sa surprise de voire débarquer en son palais le chef d’un des plus grands clans de son pays, accompagné de chefs de certains des plus gros. Zvilekhekh, du clan Krunm, était le dirigeant d’une confrérie clanique mise en place peu après le début de la crise des clans en Spasoïa, chargée de discuter de la potentielle exportation de ce mouvement politique. Zvilekhekh, de nature progressiste, insistait sur comment les clans pouvaient se moderniser plutôt que comment contrer la crise en vue durant les débats internes. Cela a payé comme toute sa confrérie venait négocier le futur des clans après les réformes. Les débats ont duré deux jours, avec une ferme résistance des deux côtés. Laissez-moi citer le chef du clan lors du débat, enregistré dans leurs archives :
“Mon bon roi. Vous n’avez aucune raison de penser que nous souhaitons garder du pouvoir pour mieux nous rebeller, auquel cas, on aurait fait des demandes bien plus exigeantes. Car, voyez-vous, nous ne sommes pas ici que pour demander un rôle dans le futur. Nous ne sommes pas ici que pour offrir une assistance à vos puissances dans la guerre qui se profile. Nous ne sommes pas ici que pour débattre du futur d’une tradition millénaire. Nous sommes ici surtout pour garantir le futur d’un pays qui est le vôtre, pour garantir la sécurité que vous nous offrez, meilleure que n’importe quelle autre, pour garantir la continuité d’un mode de vie qui fait de nous un peuple. Par rapport à nos voisins du Spasoïa, nous avons eu la chance de voir le danger venir. Ainsi, nous avons pu discuter de la chose, entre clans. Voyez nos voisins, ils se sont embourbés dans un chaos total. La même chose pourrait se passer chez nous, si vous continuez à refuser sans considération nos propositions. Si vous continuez, notre pays ne deviendra pas mieux qu’une carcasse en plein soleil, en proie à tout oiseau de malheur passant aux environs. Imaginez ces visions d’horreur qu’on a eu en réfléchissant aux possibilités que ce chaos offrirait à d’autres peuples. Un pays définitivement fragmenté entre nord et sud, voir même en plus de morceaux, ou alors envahi par le Xion – imaginez l’horreur – ou, j’ai gardé le pire pour la fin, notre pays dominé par les tribues du Sud. La sauvagerie l’emportera définitivement sur la civilisation. Nous devons empêcher cela. Accédez à nos requêtes, vous aurez une grande confrérie de votre côté, et vous aurez un pays en paix, prêt à s’imposer comme une véritable puissance à ne pas sous-estimer.”
Ce magnifique discours ne convainc pas le roi, mais fit partie de ce qui lui fit flanchir. Il accéda finalement après deux jours de débats aux requêtes de cette confrérie de clans. Les clans n’auraient plus de pouvoir politique mais garderont leurs terres ou leurs bâtiments où ils feront leurs activités afin de créer de la richesse avec du commerce, souvent interne. Tout terre ou tout bâtiment non utilisé activement sera rendu à l’autorité régionale. S’il y a eu tout de même des clans qui, après ces négociations, ne souhaitaient pas abandonner de leur puissance, ils furent peu à se rebeller, et facilement écrasés par l’alliance des clans loyaux et de l’armée royale. Ce fut la fin de la crise des clans en Tjokheria, conflit toujours pas terminé chez leur voisin. Cet état d’anarchie dans lequel le Spasoïa est profita bien aux Tjokheriens qui, après avoir prit le contrôle du Fort Xionais de Yangwan, au bord de la mer, déclara la guerre à leur voisin. La bataille fut rapide, comme, en proie à l’anarchie, le grand empire ne pouvait pas se défendre dans des terres même pas en leur contrôle. Ce furent les clans locaux qui offrirent une résistance, quoique ils guerroyaient entre eux, et cela s’est mal fini, il y a peu, la paix a été déclarée contre la région du Qirajal. Nul ne sait ce que cela implique pour le moment.
Les hommes de l’Est finalement sont nommés les Spasoïens. À la tête du plus grand empire connu, s’étendant à travers les montagnes et les grandes et fertiles plaines de Tairoana, ce peuple est sans conteste le plus puissant au monde. Originaire des montagnes, ce peuple a longtemps été dépendante des baies Stonara, nourriture abondante dans ces terres arides, qui se retrouve dans beaucoup de leurs expressions. Après un temps inconnu, des clans ont commencé à descendre des montagnes, et notamment vers la très fertile plaine de Tairoana, où ils ont fait de agriculture, sûrement alors déjà pratiquée sur certaines hauteurs, avec un succès mitigé. Ils se sont rapidement multiplié, devenant aujourd’hui le pays le plus peuplé, et ils s’est créé avec le clan Tejuar une autorité forte qui est aujourd’hui devenu le Spasoïa qu’on connait. Le peuple des montagnes, le peuple traditionnel, est aujourd’hui souvent favorisé par l’empereur. Beaucoup d’argent est dépensé pour améliorer les infrastructures de cette partie de l’empire, souvent jalousé par les membres versés dans l’administration des terres du Galagar, au nord de Tairoana. C’est là-bas qu’on trouve une minorité ethnique très importante, nommés Galagariens. Descendants des tribues du Nord, on les suspecte avoir vécu avant la descente des montagnes des Spasoïens en Tairoana de plus, ce qui expliquerait les yeux ronds des Tairoanais actuels. Ce peuple croie en des choses bien différentes aux Spasoïens, qui ont sûrement influé leurs souverains. Ils pensent que la mort est une délivrance de la dureté de la vie, mais qu’on ne peut mourir en paix que si on a parcouru le monde entier, sinon on se réincarne pour entreprendre le même but. Leur mode de vie nomade à travers le grand désert de Galagar a à la fois influencé et été influencé par ces croyances. Chaque année, à la fin du mois de Renkuang, ils fêtent le légendaire Naarahal et sa famille, les seuls à avoir visité le monde entier, qu’on dit qu’ils nous regardent et nous sauve des dangers de l’environnement s’ils savent qu’on va voyager loin. Le nom de Naarahal semble lié au nom Spasoïen de Nal, au pluriel Narali en cette langue, qui se révèle être l’entitée principale des croyances Spasoïennnes. Les Nals sont considérés comme des sortes de serpents volant et spirituels qui sillonnent les montagnes ainsi que, pour les Nals Primaires surtout, contrôlent les éléments et gèrent la vie. Les Spasoïens croient qu’en mourant tout le monde devient un Nal, et peuvent veiller sur leur famille, mais cet objectif ne peut être accompli que si on effectue des rituels aux Nals de nos ancêtres. Sinon, les Nals de nos ancêtres nous dévorent lorsqu’on meurt. Ces croyances ressemblent beaucoup à celles des Galagariens, mais plus loin dans les terres, dans les Montagnes Sèches, on peut voir une autre conception de la spiritualité, où à la place des Nals Primordiaux on a de véritables dieux, figures éthérales. Aucun culte des ancêtres est rendu là-bas mais plutôt un culte aux Esprits de la Maison, appelés Kundalis, qui ont eux aussi une forme reptilienne.
Les montagnes Spasoïennnes sont divisées en deux parties géopolitiques. Au Nord, au niveau du désert de Galagar, on a les Montagnes Sèches. Ces terres arides sont formées par des montagnes de grès avec des vallées aux falaises droites, souvent constituées de plusieurs degrés. Au fond de ces ravins on voyait un ruisseau, et à ces bords plein de petits arbustes sans feuilles, seulement des aiguilles. Les degrés sont tapissés de ces mêmes arbustes et d’herbe, séparés par une aride terre beige comme tout l’environnement. Les habitants ont naturellement un regard très plissé, comme pour résister au soleil, ce qui est peut-être l’origine de la différence de nos paupières par rapport aux hommes du nord, comme le propose Tian Kunjit dans son papier de recherche sur les origines de l’humain. Ce paysage contraste énormément avec les Montagnes Fraîches, au sud du grand massif spasoïen. Après une graduelle évolution depuis les Montagnes Sèches, on voit un paysage brun et gris-jaune, entrecoupé du vert des arbres et de l’herbe poussant sur les degrés des falaises. Lorsqu’on atteint l’extrême sud de la chaîne, les côtés des montagnes s’adoucissent pour former une côte s’étalant sur les plaines en contrebas. De longues eaux cisaillent les roches pour former des passages nombreux vers les hauteurs. Si les montagnes fraîches sont bien plus humides que les montagnes sèches, il n’empèche que par rapport aux pays de Tairona et de Tjokheria en contrebas, frécquemment embrouillardées, les monts restent secs, et la culture des baies Stonara, implantées sur tout le massif montagneux, reste difficile. À l’est, le pays de Tairoana, très peuplé, a son axe principal tracé par un très large fleuve, formé depuis le grand lac de Ruaja par la convergence de plusieurs fleuves. C’est autour de ce lac qu’on trouve le plus de population. Entre champs à perte de vue et de nombreuses villes très peuplées, les berges de ce lac sont toutes marquées par la présence humaine, et ce paysage continue tout au long le la longue rivière. Les petits ruisseaux saisonniers qui sillonnent la plaine donnent eux aussi naissance à des champs et des villages. La terre y est en vérité basse et limoneuse, les plantes y poussent facilement. Le temps est généralement brumeux, ou pleuviotant, les rares jours ensoleillés étant souvent accompagnés d’un petit brouillard. Il n’est ainsi pas rare de voir la surface des plaines et des clairières refléter le soleil. Ce cœur économique de l’Empire est, du monde entier, l’endroit où on produit le plus de nourriture, ce qui fait des céréales sûrement le produit le plus exporté du Spasoïa. Il y a de même une très grande richesse autour du lac, ce qui fait des Spasoïens les plus grands demandeurs de produits de luxe.
Il est indéniable pour tous que la puissance militaire du Spasoïa est supérieure que n’importe quel autre pays. La richesse et la diversité de l’économie permet d’entretenir une armée puissante sur la grande population. L’Empereur se permet même de toujours partir en combat avec son armée professionnelle, en intégrant que rarement des conscrits, par contre rarement engagés. L’armée est déployée en temps de paix sur tout le territoire, et en temps de guerre, la volonté de fer de l’Empereur est assez pour garder le pays tout entier. Mais les clans ont toujours été une clef de voûte du système, jusqu’à la dévastatrice crise des clans. Cela commença il y a bientôt une dizaine d’années, et cela défigurera le pays à jamais, déjà qu’il est méconnaissable aujourd’hui. Cela prend ses racines il y a très longtemps, il y a une dizaine de générations, comme l’Empereur Proderilo IV allia ses filles avec différents clans des environs, pour ensuite tuer le chef du clan pour intégrer celui-ci à la couronne. Ce fut le début de l’assimilation clanique, et donc l’étendue du pouvoir direct de l’empereur. Avec les générations, plus de clans furent assimilés, et l’Empereur restraint de plus en plus les pouvoirs des clans de même, il y a de cela une dizaine de générations l’Empereur s’occupait avec son cabinet des grandes infrastructures, qui faisait que l’Empereur se concentra pour développer le bassin de la Capitale, dans le but d’asseoir son pouvoir dans ma région. Ce manège continua jusqu’à que l’Empereur Wjil décide d’annexer tous les clans, en les remplaçant par un système de provinces gouvernées par un Gouverneur désigné par le roi à vie, redésigné à la mort du précédent. Ceci fut fait, d’après les écrits que l’Empereur a eu la bienveillance de nous partager “comme je voyais la terre administrée par les clans contre celle administrée par mes ascendants, il y a de nombreuses inégalités, ainsi, je pense que l’administration impériale est plus efficace que l’administration clanique. Ainsi, je ne demande pas aux clans de se dissoudre, mais de me rendre les pouvoirs. Si vous le faites, vous serez retenu comme un clan clairvoyant.” Malheureusement pour l’empire, celui-ci s’effrita comme les clans se rebellèrent contre les réformes, plongeant le pays dans un véritable chaos, dans lequel il est toujours. En une petite dizaine d’années, l’Empereur n’a réussi à restaurer l’ordre que dans le pays de Tairoana.
Il est donc désormais temps pour moi d’énoncer nôtre théorie. Nous nous basons sur la théorie de l’humain de Tao Longdʒian, référence 1376, Département de la Religion et de l’Histoire Humaine. Il décrit dans son papier de recherche l’origine de l’humain, qu’il situe au nord, au-dessus même des Tribues du Nord. De même, il décrit comment les tribues du Nord se sont formées, et comment nos ancêtres directs, à nous Xionais, aux Spasoïens, aux Tjokheriens et aux Tribues du Sud, les Edariens, descendent des Macirens, ancêtres des Tribues du Nord de plus, et sont allés vers le sud, pour des raisons qui nous sont aujourd’hui inconnues. Nôtre théorie vient donc compléter en partie celle de ce grand chercheur et donner à nos fils une vue plus détaillée sur la mécanique de l’évolution. Je vais donc commencer à détailler nos observations.
Nous avons avec ce récapitulatif détaillé vu que les Tjokheriens sont un peuple en vérité mystérieux, composé de ses environs. On trouve énormément de similarités entre les religions Tjokheriennes et Spasoïennes, ainsi qu’entre les philosophies Sud-Tjokheriennes et Xionaises. Désormais, laissez-moi reprendre l’ancienne légende qui dit que ceux qui ont sûrement été les Edariens se sont divisés en trois peuples, gouvernés par un seul roi, avant de se séparer en trois entités, et dire que ce n’est rien de plus qu’une légende, qu’elle en aucun cas ne reflète la réalité. En effet, nos études nous amène à penser que seuls deux peuples ont émergé des Edariens qui sont devenus civilisés : Spasoïens et Xionais. Alors, que sont les Tjokheriens dans tout cela ? J’y arriverai bientôt.
La première preuve appuyant cette théorie est la morphologie. Comme Tuk Laoʒengtao prouva dans son document, référence 728, Département Alchimie, Biologie et Lois Naturelles, celle-ci et héréditaire, et les enfants durant la procréation copient des traits de leurs deux parents, à des pourcentages variables. Ce dignitaire a pris pour exemple l’enfant d’un Xionais et d’un membre des Tribues du Nord, qui avait des yeux à moitié ronds, une peau de bronze et des cheveux or faisant des boucles, parfait mélange entre les deux races. Maintenant, observons les Tjokheriens. Ils ont des yeux normaux, de couleur claire tels que les nôtres, des cheveux allant du noir à l’or, les Spasoïens ayant des noirs et bruns, de nature systématiquement lisse, comme nos hypothétiques ancêtres Edariens, et une taille petite par rapport à la notre, tel celle des Spasoïens. Ainsi, la morphologie déjà démontre que le peuple Tjokherien est un mélange entre les deux peuples qui l’entoure. De même, il est important de noter que sor la frontière ouest des Montagnes, les progéniture des Xionais et des Spasoïens ressemblent beaucoup aux Tjokheriens, quoique ils ont une peau plus foncée et des cheveux ayant un penchant ambre marqué.
La seconde preuve vient de la culture. Les Tjokheriens ont des croyances très similaire aux Spasoïens, ayant de nombreux Dieux régissant le cosmos, là où pour les Spasoïens, ils se sont transformés en Nals, comme le démontre Lao Cukham dans son document, référence 1258, Département de la Religion et de l’Histoire Humaine. Il y a de nombreux temples érigés dans tout le Tjokheria du Nord dédiés à divers dieux de leur mythologie, et on peut voir un paysage similaire en Spasoïa où chaque village a un temple dédié au Nal de la communauté, et dans les plus grandes villes apparaissent des temples aux Nals Primordiaux. De plus, la fête des dragons Tjokherienne se passe en même temps que le Comedoraño, fête qui célèbre Nal Doraño, nom très similaire au dieu Tjokheriens des cieux Tirnjomn, qui aurait appris au peuple Spasoïen comment devenir un Nal dans la mort. Par rapport à cela, plus au sud on voit les mêmes Dieux apparaître dans les croyances populaires, mais aucun culte ne leur est dédié. On ne se sert d’eux que d’une façon pour expliquer le monde, mais par contre on croit fermement que le monde est cyclique et que le dieu Rshkateshn, son nom étant étrangement similaire à Tshashen, dieu Xionais de la Lune, est celui qui détruira le monde afin de permettre aux dieux de le recréer, croyances très similaires à celles de notre peuple qui montre une similarité avec le peuple de l’Ouest.
Finalement, parlons des Tribues du Sud. Nous sommes allés les voir durant notre voyage, et ce qui nous a choqué dès qu’on les a vu est leur peau blanche comme la neige, de la même couleur que leurs cheveux pour certains, allant parfois pour les cheveux à la couleur de notre peau et d’un orange très clair. Ils ont une taille Haute et des yeux plissés tels les nôtres. Ils croient en l’Apocalypse, qu’ils disent que les dieux essayent d’empêcher, et donc ainsi ne peuvent pas écouter les humains, mais sont encouragés par leurs offrandes et leurs prières. Cette ressemblance entre nous Xionais et les Tribues du Sud nous permet ainsi de donner un nouveau schéma de l’évolution des Edariens.
D’après Tao Longdʒian, les Edariens seraient allés dans les montagnes et ensuite se seraient séparés en trois pour devenir les pays civilisés. Nous apportons une autre approche. Pendant la période les Edariens étaient dans les montagnes, une partie de la population est descendue vers les plaines Xionaises. Ce peuple, que je nomme les Dianiens, d’après le nom du créateur de la théorie de l’Humain, a évolué pour devenir les Xionais mais une parite des Dianiens est allé plus vers le sud où ils ont colonisé les terres glacées, devenant les Tribues du Sud. Les Dianiens vivaient sur le sud du Xion et au Tjokheria, jusqu’à que les Spasoïens, descendants des Edariens des montagnes, aillent eux aussi coloniser les plaines. Eux sont par contre allé plus vers l’Est, colonisant la plaine de Tairoana alors occupé par des Galagariens avec qui ils se mélangeant et du Tjokheria, se mélangeant avec la population locale de Xionais.
C’est ainsi ce nouveau dessin de l’humanité que nous proposons après l’étude des peuples qui composent notre monde. Il en ressort non pas un simple monde constitué de trois peuples, mais une mosaïque d’ethnies et de cultures, qui composent chacun des trois pays Civilisés, et les Grandes Tribues. Nous vivons dans un monde riche d’histoire que des figures seules donnent. Sauvons ce monde de l’Apocalypse, sachons nous échapper de notre destin.
À nos fils qui liront cela, Ma Suthuam, Feng Yaolu et Men Fusat.