Fondations

C’est une planète depuis longtemps abandonnée à la nature. La plaine, vaste, ne contenait que arbres, herbes et animaux sauvages. L’étoile était basse, et on voyait les étoiles briller dans le ciel turquoise, ainsi que les astres, tous proches de la planète, dans ce monde où la gravité à perdu de son sens. Autrefois il y avait là un village. Autrefois, une cité. Autrefois, désolation. La vie intelligente de cette planète avait disparue, tuée par ses propres frères,et la planète n’était ainsi plus torturée.
Mais, malgré cela, quelqu’un se tenait debout. Quelqu’un, seul, étranger à tout ce que cette planète a à offrir. Il venait d’un autre monde, laissant tout ce qu’il connaissait pour s’aventurer sur cette terre. Cette planète l’avait attiré, les beautés qu’elle a à offrir étant sans égal dans n’importe quel endroit qu’il avait visité. C’était là qu’il souhaitait créer son avenir, là qu’il souhaitait créer un avenir.
Un bruit. Un vaisseau était apparu dans le ciel depuis nulle part. Les petits animaux s’enfuyaient, ayant prit peur, mais ne réalisant pas que tous l’entendait. Une petite navette descendait, et atterrissait. Un homme en sortit, comme la navette repartit vers le vaisseau-mère. Il se plaça devant celui qui observait, puis parla.

“Nerkolda.
– Sakelmin.
– Pourquoi m’as-tu appelé ici ?
– J’ai pris ma décision.
– Déjà ? Alors tu abandonnes ton mari ? Que va-t-il faire ?
– Il va se marier à quelqu’un d’autre.
– Tu dis ça ainsi… ça ne te fais rien ?
– Nos cultures ont évolué de façon bien différente, ne prends pas ce que tu considère normal comme vrai universellement !”

L’homme détourna le regard. Souvent il le faisait dès que la nature opposée de leurs deux mondes était mise en valeur. Les deux personnages se ressemblaient. Malgré le fait qu’ils ne venaient pas du même monde, leurs espèces se ressemblaient, comme si un genre avait été destiné à prendre le contrôle des mondes. L’homme était dégoûté de la réticence de sa compagnonne à trouver la liberté, comme s’il était normal pour elle d’être asservie. Malgré cela, c’était elle qui avait le plus avancé les recherches dans l’utilisation de la magie pour voyager entre les dimensions, et elle était plus puissante en cette mesure que n’importe quel homme, qu’elle aurait le pouvoir d’envoyer dans le monde intersidéral. Cette femme aux caractéristiques inconnues de l’homme l’intriguait énormément depuis leur rencontre, alors que tous deux faisaient des voyages interdimensionnels.

“Tu sais, malgré cela, ton monde me fascine. Comment des femmes arrivent à vivre une vie prospère sans avoir besoin d’un homme pour les protéger. Mais aussi, surtout, c’est comment vous avez trouvé des façons de trouver des pouvoirs sans la magie. Des pouvoirs parfois supérieurs aux nôtres dans leur domaine. Vous êtes impressionnant, saches-le. J’ai justement décidé d’utiliser l’une de vos tant chéries découvertes, ou du moins la méthode avec laquelle vous avez pu en découvrir tant, afin de comprendre la nature de notre différence. J’ai cherché à apprendre en lisant les livres de chez toi, vos théories, ainsi qu’en expérimentant, comme vous le faites tant souvent, et j’ai trouvé la réponse à ma question. J’ai compris la nature de la magie, ce qu’elle est réellement.
– Qu’en est-il alors ?
– Imagine que tu es à l’entrée d’une caverne, et que tu allumes un feu. Le feu tout d’un coup s’éteint. Tu t’énerve et tu blâme la poussière ou la pluie de dehors. En vérité, le feu a traversé les dimensions pour arriver dans les mains d’un apprenti mage qui créé une petite flamme afin de s’entraîner.
– Tu veux donc dire que la magie est une simple distorsion interdimensionnelle ? Mais… à quoi te sert de savoir ça ?
– Je le suspectait depuis le début, mais maintenant que j’en ai la certitude, je peux finalement passer à l’acte.
– Qu’as-tu en tête ?
– T’ai-je raconté comment je suis née ?
– Jamais.
– Il est donc temps que je te le révèle. Je suis né au milieu d’une des guerres les plus meurtrières que mon monde avait jamais vu. J’avais la malchance d’habiter près du terrain de bataille. Un tir de flamme et tout fut fini… pour tout le monde. Un mage de l’armée ennemie avait raté son tir et c’était arrivé droit sur ma maison. Mais c’est à ce moment que mon pouvoir s’est révélé, je me suis téléporté dans une autre partie de mon monde. J’étais arrivé dans une famille riche qui m’adopta et m’éleva en compagnie des véritables enfants de la famille. Comme tu peux t’en douter, j’étais la cinquième roue du carrosse, et on ne souhaitait uniquement que je devienne adulte afin de me marier pour unir la famille avec quelque mineure organisation. Mais quand je devint adulte, la guerre recommença, et j’étais encore une fois prise dedans. Le nouveau pays dans lequel j’étais n’avait pas pris part dans la guerre dans laquelle j’étais née, mais seize ans après la fin de la guerre, les pays, dont le mien, étaient prêt à régler leurs différents dans le sang. J’étais encore aux premières loges. Mais je survécut, ainsi que seuls deux de mes beaux-frères. Tout était détruit, mais je devais me marier, alors je proposais que j’aille tout de même me marier afin qu’eux deux puissent avoir un toit et de la nourriture le temps de tout reconstruire. Je me mariais et commençait à étudier sérieusement ma magie. On avait dit que je n’avait aucune magie, comme la mienne était unique mais rare, mais je savais qu’elle m’avait sauvée ainsi que mes deux beaux-frères. En rétrospective, je dirais même que j’ai voyagé dans le temps dans un futur où l’attaque était terminée. C’est donc ainsi que je rencontra, comme la guerre finissait, d’autres personnes avec le même pouvoir que le mien. Ensemble, on forma un groupe, et après quelques années d’entraînement commun, je fis le premier voyage interdimensionnel, et atterris chez toi. Et encore là, je connus les horreurs de la guerre.
– Que veux-tu dire par là ?
– Ne sois pas stupide, je suis parfaitement sûr que va comprendre le lien.
– Non… tu ne vas pas essayer telle chose utopique ! De toute façon, c’est même théoriquement impossible !
– Détrompe-toi ! Comme je te l’ai expliqué, nous utilisateurs de magie créons des distorsions interdimensionnelles. Ainsi, il est théoriquement possible que si il existe quelqu’un d’une puissance extraordinaire, qui puisse faire fusionner deux mondes.
– Comment ça ! Fusionner des dimensions ! C’est de la folie !
– Saches qu’il y a, comme la magie, des endroits où la technologie ne peut rien faire de plus que la magie. Cela en fait partie.
– Et même si c’est possible, comment une telle personne peut théoriquement exister ! C’est tout bonnement impossible !
– Tu m’as déjà démontré plusieurs fois pourquoi c’est possible. Prenons un pourcentage extrêmement infime.
– Ce n’est pas de la statistique ! On parle de quelque chose de différent !
– Plus il y a d’environnements où une telle personne peut apparaître, plus il y a de chances que ça devienne réalité !
– Je te parle de choses physiquement possibles, et toi tu restes dans des rêves idéalistes !
– Nous n’avons pas vécu dans le même monde, et d’autres personnes dans d’autres dimensions peuvent en dire de même.
– Comment ça ?
– Ainsi, ce que tu peux prouver impossible ici est possible autre part.
– Tu le prouves comment ?
– Par cet univers. Regardes le ciel.”

Les planètes dans le ciel figuraient comme des témoins de l’étrangéité du monde. En un flash de lucidité, l’homme poussa un soupir de compréhension, mais pris ensuite un air plein de malice, comme s’il s’apprêtait à faire un mauvais coup.

“Je vois très bien. Mais quel est le diamètre de la planète ? Quelle est la masse ? Quel est la distance entre ici et l’étoile ? Quelle est la durée d’une journée ? Quel est le temps pour faire une circonférence ?
– Environ 14000 km, 6,2×1024 kg, 1,5×107 km, 37 heures, 317 jours.
– Co… Comment ça ? Elle… elle est plus grosse que ma planète, et plus proche… et plus massive… Normalement, ces planètes devraient s’écraser sur celle-ci !
– Mais ce n’est pas le cas. Tu veux savoir pourquoi ? La gravité est moins puissante.
– Je vois que tu as fait beaucoup d’études chez nous. Bien. Comment tu vas t’y prendre pour arriver à ton but ?
– Je vais créer une organisation multidimensionnelle basée ici, avec laquelle je vais mettre en place mon premier objectif. Je souhaite en premier lieu explorer des mondes afin de créer un contact permanent pour pouvoir surveiller l’apparition de cet homme. Si on tombe sur un monde de technologie, il faut lui donner la magie.
– N’est-ce pas égoïste de les empêcher dans la voie de la technologie ?
– Qui sait, peut-être que la maîtrise de la magie ne devra pas forcément être visible.
– T’as raison. Mais comment vas-tu faire ?
– Oh, c’est toujours la première chose à laquelle tu penses, comment ! On verra en temps voulu, on n’est pas pressé de toute façon, comme on a personne ici. Bref, ensuite, lorsqu’on aura trouvé cet élu, disons-le ainsi, on n’aura qu’à le recruter et enfin fusionner tous les univers. Un univers où on n’aura plus besoin du voyage interdimensionnel.
– Pourquoi ?
– Si on utilise le voyage interdimensionnel, c’est que nôtre univers n’est pas intéressant, n’est pas assez bien pour qu’il mérite toute notre attention. Ainsi, je veux éviter ça.
– … Tu n’aimes pas ton pouvoir ?
– … Qui sait ?
– Finalement, ton organisation s’appellera comment ?
– Rune Aspect.

Noyade

La cité de Darfashkmar s’étendait sous les yeux du roi Ramanka VI. Située au nord du continent, en deux décennies elle est passée d’une capitale d’un pays au statut de capitale du pays le plus grand au monde. En vingt ans, la cité avait doublé de surface et quadruplé en nombre d’habitants. Le soleil était au Zénith, la cité s’étendait sous ses yeux, tout comme la nuée d’habitants sous ses pieds. Des hautes tours perçaient l’horizon et la cité était devenu un dédale dans lequel personne n’arrive à se retrouver, mais il était temps que cette horreur s’arrête. Tous les jours de nouvelles personnes venaient s’installer provenant des inépuisables masses des campagnes. Jamais la population n’avait autant augmenté, et cela était du à la prospérité du pays.

Depuis toujours, le continent avait été séparé, et régulièrement les pays se faisaient la guerre, pour rien d’important en plus, parfois pour de l’argent, parfois pour un minuscule territoire, parfois pour punir quelqu’un. Le pays que dirigeait Ramanka VI, le Royaume de Tachkamka, était un royaume relativement faible, mais côtier et surtout un véritable grenier, qui payait sa liberté. Comme son père, et tous les autres dirigeants auparavant, Ramanka VI jouait une position pacifique et faisait stagner son pays, pour son bien. Il ne pouvait rien faire, mais cette position centenaire changea lorsque, sept ans après son ascension au pouvoir, il recruta en tant que conseiller Saskamrand  de Parandranda, qui devint rapidement son Grand Conseiller.

Ce génie provenant de la petite noblesse du pays poussa le roi à sortir de la stagnation le pays et grâce à d’habiles manœuvres, tant militaires que civiles, il fit faire au pays un bond en avant dans tous les domaines. Il connaissait parfaitement tous les points forts de Tachkamka et jouait avec, établissant notamment un contrôle sur tout le commerce du nord, afin de créer des ressources, engager des pirates pour prendre contrôle des villes côtières ennemies, affaiblir un royaume ennemi afin d’en prendre contrôle, puis l’annexer, et au fur et à mesure attaquer tous les pays selon leurs faiblesses, comme créer une union de défense entre les pays les plus faibles, couper le commerce pour les pays côtiers et envahir les autres pays avec l’armée amassée au cours du temps.

En à peine une dizaine d’années, Ramanka VI annonçait que le Royaume de Tachkamka devait être renommé Empire de Omranlenka, ceci étant le nom du continent. Mais s’ils ont été héros de guerre, ils ont été amis du peuple. Saskamrand poussait le peuple à aller loin avec la magie, une puissance pendant longtemps considérée avec peu d’estime, et grâce à cela, l’Empire avait grandement amélioré le confort des habitants. De la Grande Poussée Agraire à la Réorganisation du Commerce, ils avaient réformé tous les aspects du quotidien pour le mieux, et ainsi le peuple avait une grande estime à leur égard. Même lorsque Saskamrand déclarait qu’il fallait explorer les mers afin de découvrir de nouvelles terres, les habitants leur avait montré leur soutien. Lorsqu’ils ont lancé cette expédition, la flotte du sud était revenue un mois après déclarant avoir trouvé de nouvelles terres.

C’est ainsi que débuta la colonisation, et la première cité fondée sur ces nouvelles terres comptait déjà une plusieurs centaines d’habitants, et ses premiers natifs, mais cela allait à l’encontre des populations natives, qui, aussi primitives qu’elles étaient, étaient mécontents de l’installation de ces étranges êtres, et protestaient comme elles le pouvaient, en vain. Cela provoqua des grands soulèvements de la part des colons, qui eurent l’initiative, au grand désastre du roi, d’effectuer un grand massacre. Le roi fit exécuter le chef de la colonie.

Et maintenant, il regardait ses sujets, amassés devant la place du château, prêts à écouter l’annonce que le roi devait faire. Il regarda encore une fois le soleil, placé à l’endroit propice pour avoir la bénédiction des dieux. Il appela la bénédiction de Kalamranta, le Soleil. Après cela, il parla :

“Peuple de Omranlenka, j’ai une annonce des plus importantes à vous faire. Un projet que moi, mon grand conseiller, toutes les personnes qui m’accompagnent ainsi que nombre d’entre vous travaillent dessus depuis deux ans. Un projet, qui s’est terminé il y a quelques jours seulement. Un projet, qui va plus que tout révolutionner nos vies. J’attendais ce moment précis pour vous l’annoncer, comme Kalamranta nous bénit de sa lumière. Nous allons… créer de nouvelles terres, créer un nouveau continent où on pourra habiter, un nouveau continent de part les flots, un nouveau continent qui nous permettra d’éviter que les drames de Lamreancha se reproduisent. Cela demandait une énergie magique incroyable, que nous n’apprenons à canaliser que depuis peu, mais nos meilleurs artisans ont su comment faire, et grâce à leur dure labeur, enfin nous avons un endroit où nous serons libres, libres de construire, libres de cultiver, libres d’élever, libres de vivre. Maintenant, dirigez-vous vers le port, afin de voir les terres sortir des eaux, je vous prie.”

Le roi se retourna comme le peuple criait de bonheur. Comme à son habitude, il se retourna et se pencha à la balustrade pour saluer son peuple, avant de s’en aller pour de vrai.Dès qu’il était à nouveau dans la salle du trône, il ordonna à l’artisan-chef d’activer la machine, comme il invitait Saskamrand à regarder avec lui le fruit du long travail qu’ils avaient fourni depuis leur tour de l’est, ce qu’il accepta volontiers.

Ils attendirent un bon moment avant qu’il se passe quelque chose. Tout d’un coup, ils entendirent un gros bruit. Une haute colonne d’énergie émanait d’un bâtiment près du port, comme on voyait au loin des terres émergées. Mais aussi, le roi eut une vision d’horreur. Une grande vague se formait puis frappa le port. Puis une autre plus grande. Et plus grande. Et plus encore. Finalement, une frappa de plein fouet tout le port, et d’après les cris, de nombreuses personnes mouraient. Puis, le sol trembla. Saskamrand souriait. Non, il rigolait. Tout d’un coup, le Roi Ramanka VI se leva et dit :

“Que se passe-t-il ? Pourquoi rigolez-vous ainsi devant le massacre de nos habitants !
– Oh, mon bon roi, sachez que ce qui devait arrivé se passe en ce moment !
– Comment ça ?
– Ne soyez pas idiot, votre Majesté. Vous avez présidé à de nombreux offices religieuses, vous vous y connaissez bien.
– Quoi ? Je ne comprends pas !
– Bien sur, que vous ne comprenez pas ! Après tout, quoi que je vous dise, vous me croyez. Sachez que Trichamkanda nous punit !
– Pourquoi donc le dieu de la magie viendrait nous punir ?
– Que vous pouvez ne rien comprendre parfois ! Nous utilisons extraordinairement beaucoup de magie ce qui est totalement interdit par Trichamkanda, qui punit toute notre civilisation d’avoir fait cela ! Nous partons sous les flots ! Beaucoup de religieux le savent, pourquoi croyez-vous qu’ils meurent depuis peu ?
– Comment ça ? Pourquoi ? Pourquoi voulez-vous nous détruire ?
– Ah, c’est donc ici qu’on voit toute votre naïveté dont vous faites preuve, votre majesté. Vous ne faites que attention à ce qu’un nouveau membre de votre entourage indirect porte un titre de noblesse pour l’accepter, ce qui est une grave erreur, dans n’importe quel contexte. Maintenant, puisqu’il ne vous reste que peu de temps à vivre, laissez-moi vous raconter pourquoi j’ai fait ça, ne m’interrompez pas, je vous prie. Moi, comme mon père, mon grand-père, et tous mes ancêtres et toute ma famille, avons une particularité que vous n’avez pas prise en compte, alors que n’importe quelle personne du village où j’étais serait capable de le dire. Vous souvenez-vous de toutes les fois où vous m’avez demandé de vous accompagner au temple de Kalamranta, et que jamais je ne pouvais ? Je vous disais que j’y allais pendant mes temps libres, c’est-à-dire pas en même temps que vous. En vérité, j’y suis jamais allé.
– Vous avez osé me mentir ? Vous méritez d’être exécuté !
– Vos menaces ne servent à rien, il est trop tard ! En vérité, c’est parce que nous croyons chez nous en Drandsas, mon nom est d’ailleurs tiré de lui.
– Vous croyez en le Démon ! Que vous ne trouviez aucun repos après la mort !
– Laissez-moi finir ce que je dis. Tous faisaient régulièrement des invocations à Drandsas,et quand ce fut l’heure pour moi de pratiquer ma première invocation alors que j’étais encore un enfant, je suis devenu adulte après. Je ne saurais personnellement vous dire si quelqu’un a déjà réussi à appeler le véritable Drandsas, comme en vérité, on rencontrait quelqu’un dans un autre monde, je ne sais pas lequel, duquel on devient lié pendant toute sa vie. Or, moi je me suis trouvé lié à quelqu’un de très spécial. Je ne connais pas son vrai nom, mais c’est lui qui m’a guidé vers le personnage que je suis aujourd’hui. Il fait partie d’un groupe qui se nomme Rune Aspect. Ou une guilde, je ne sais pas comment lequel. J’ai appris beaucoup de choses de lui, dans ma soif de connaissances, et c’est grâce à lui que l’empire d’aujourd’hui s’est formé. En vérité, son but est simple : que tout le monde puisse utiliser la magie, mais nous ne pouvions pas l’apprendre divisés, il fallait être unis. Lorsque enfin l’empire est né, j’ai travaillé avec lui, et vous évidemment, afin d’introduire la magie dans notre monde, afin que tous puissent l’utiliser, et ça a marché. Mais lorsque je me promenait chez les nouveaux savants en magie, j’en ai trouvé un, qui cherchait à voyager jusqu’au monde des dieux, donc effectivement voyager entre les dimensions. J’étais content de l’annoncer à mon Drandsas, mais lui fut affolé, en effet, ouvrir un portail entre les dimensions peut aspirer toute la magie d’un endroit à l’autre, il ne faut absolument pas en créer. Alors je lui ait dit que j’allais immédiatement le faire arrêter de travailler sur ce projet, mais Drandsas était fermement contre. Il disait que si quelqu’un avait eu l’idée, d’autres personnes l’auront si ce projet n’est pas mis au point. La seule façon de faire était d’éradiquer cette civilisation. Alors, j’ai travaillé longuement avec lui afin de trouver une façon de faire cela, et j’ai trouvé, c’est le projet qui va détruire toute notre civilisation. Lui comme moi aimions notre civilisation, mais il faut pour le bien collectif. Mais ne vous inquiétez pas, Drandsas vous donne un dernier espoir.”

Tout d’un coup, Saskamrand se mit à incanter un sort, et en sortit un sceau sur le sol du balcon sur lequel ils étaient. Le roi lui lança un regard interrogateur, auquel il répondit d’abord par un sourire, puis dit :

“Grâce à cela, si jamais quelqu’un vient ici, vous pourrez le posséder, et donner à tous vos habitants cette possibilité ensuite. Maintenant, je vous dis adieu. Sachez que je vous ai apprécié, et que si j’en avais eu l’occasion, je n’aurais pris de telles mesures. Adieu.”

Comme Ramanka tendait la mai vers son grand conseiller, celui-ci s’échappa au travers d’un portail. Il soupira. C’était les derniers temps de sa vie, comme celle de son pays. Le continent coulait sous l’eau qui semblait éternellement monter, tout comme les nouvelles terres à l’horizon. Il soupira, puis jura. Si ce sort marche, il referait vivre tout son peuple. Et ainsi il prit la dague que toujours il portait sur soi et se la planta dans le cœur. Premier et dernier roi de Ormanlenka unifié.

Rencontre du Troisième Type

“Bonjour à tous, mes amis ! Moi, Vincenzo Correlli, dis merci, merci, merci beaucoup à toutes les personnes qui m’ont fait confiance ! Je suis fier de devenir le premier président de notre planète, premier président d’Aardespel ! Ma tâche sera dure, à la sortie de cette longue guerre que nous avons enduré, où nous avons vu nos pères, mères, frères, sœurs, fils et filles mourir. Alors, je vous prie, au nom de notre planète, au nom de notre union, au nom d’Aardespel, de me soutenir face à la difficulté de ma tâche. Il est donc temps pour moi de prendre enfin place dans le palais, qu’un jour de grands dirigeants occupaient, puisse Loetta me guider et me prouver digne de mes ascendants spirituels. À bientôt, peuple d’Aardespel !”

Un homme était en train de regarder un ancien enregistrement. Comme le discours de ce vieux dirigeant se finissait sous les applaudissements et la joie du public, il joignit ses mains, baissa son buste, et murmura quelque chose.

“Encore en train de regarder des relique du passé, Ifrajn. T’es pas croyable. Tu sais pourtant bien que notre monde était destiné à la mort dès la formation de l’union d’Aardespel ?
– Oui, mais si je tuais mon ancêtre, celui qui a créé toute cette organisation ? Enkjolk, tu sais.
– Tu radotes.
– Eh, toi aussi quand tu t’y mets, Pelrankj !
– On ne va pas retomber dans cette discussion… Tu sais, ça fait une éternité qu’on cherche le bon univers où les choses se sont bien passées !
– Aardespel me manque.
– À moi aussi. Mais il faut te faire une raison, ton père a fait tout sauter, on s’est enfuis, sinon on mourait.
– Et mon frère ? Celui qui était dans la Mlakjemnant ?
– Dans un autre univers, on ne saura jamais lequel. De toute façon, tu ne reconnaîtras jamais son descendant. Il faut accepter ce vaisseau comme ta maison, depuis combien de temps je te le dis ?
– Trop longtemps.”

Pelrankj semblait embarrassée. Depuis quelque temps, son mari était beaucoup trop nostalgique. Il faisait des cauchemars, il en pleurait parfois, et elle n’arrivait jamais à le remettre sur pied. Ils avaient voyagé il y a peu dans leur univers, peu de temps avant la catastrophe finale. Ils ont vu la Mlakjemnant s’enfuir et Aardespel exploser, et même leur vaisseau commencer son long, long, long voyage. C’en était trop pour Ifajn, qui avait tenté de garder la tête froide toutes ces années. Désormais, Pelrankj assurait le rôle de capitaine lorsque son mari se retirait. L’équipage était inquiet pour Ifrajn, mais il ne le savait pas.

“Alerte rouge, alerte rouge.” dit soudain une voix dans le vaisseau “Un objet non identifié est apparu dans la direction : haut. La taille est : non mesurable : trop grand. Début de la communication avec le conducteur. Capitaine, donnez la marche à suivre.
– Continue d’avancer, Algrim ! Si l’objet veut nous donner un message, qu’il nous l’envoie.
– Très bien, capitaine.” répondit la voix du conducteur à travers l’interphone
– Capitaine, transmission d’un message binaire depuis : objet non identifié. Sauvegarde du message binaire sous le nom : b_22-4-5126_14-12-56.xr. Extraction du code sous format : texte. Affichage. Capitaine, est-ce que le message était un texte ? Dites oui pour confirmer, non pour infirmer.
– Non.
– Vous avez dit : Non. Est-ce bien cela ? Dites…
– Oui.
– Très bien. Extraction du code sous format : image. Affichage. Capitaine, est-ce que…”

Une série d’image était apparue. Un texte sûrement affiché de manière compréhensible par n’importe qui. Ifrajn lisait quelque chose comme : “Montez votre vaisseau vers le nôtre, nous allons nous rencontrer.” Il y avait ensuite un étrange symbole, puis une série de pixels incompréhensibles, suivis d’une image représentant un son.

“Capitaine, l’attente réglementaire de : 1 minute, a été dépassé. Sauvegarde de l’image sous le nom : i_22-4-5126_14-12-56.lk.
– Sampa ?” demanda tout d’un coup Ifrajn
– Quels sont vos ordres, Capitaine.
– Extrait le code binaire sous format son.
– Extraction du code binaire : b_22-4-5126_14-12-56.xr, sous format son. Diffusion.”

Il y avait une série de bruits étranges, puis soudain, tout un message en une langue inconnue. C’étaient des êtres intelligents. Il demanda alors à l’intelligence artificielle :

“Sampa, transmet au capitaine.
– Début de la transmission. Sauvegarde du document son sous le nom : s_22-4-5126_14-12-56.aa.
– Algrim, monte et va vers le vaisseau.
– Vous êtes sûr, capitaine ?
– Au pire, on active Sheera.
– Très bien, ne prenez pas cette peine.
– Le CID.” dit à lui-même le capitaine. “Je me demande bien ce que c’est…”

Saga de Ivxennil

À l’époque où le royaume n’existait pas, à l’époque où les dragons étaient maîtres.
Ils plongeaient dans une terreur éternelle les habitants du pays, détruisant leurs villages et leurs maisons.
Les dragons vivaient de leur chasse quotidienne de nourriture, prenant un éternel plaisir à tuer ces frêles constructeurs.
Un dragon se souleva contre cette injustice, de sa montagne que Tszakraln a créé au bout de la longue chaîne, haute comme n’importe quel autre mont de la grande rangée.
Ivxennil était son nom, ce grand dragon aux écailles noires et aux yeux bleus vouait un éternel respect pour la vie, protégeant un petit village au contrebas de son territoire.
Le maître de la montagne noire était le seul dragon à avoir invité certains de ses semblables à vivre sur son domaine.
Sa femelle était naturellement la première à l’avoir rejoint, comme le souhaite la tradition dragonne.
Elle se nommait Prakndra et était d’une couleur orange avec des yeux de la même couleur.
Intelligente, elle fut la seule dragonne à adhérer à la philosophie de Ivxennil, la comprenant et la prêchant.
Lors de leur accouplement, Ivxennil avait été en compétition avec un autre mâle, Lnugraj.
Le dragon vert était devenu le vassal du maître de la Montagne Noire et celui-ci lui somma de s’installer sur son domaine et de défendre les alentours du mont de tout danger, d’origine dragonne ou non, et de perpétuer à ses vassaux la même directive.
S’il n’adhérait pas à cette pensée, il la respecta et vécut sur les territoires de la Montagne Noire, protégeant le petit village nommé Pravxrennil.
Un jour, Lnugraj partit du domaine afin de trouver une femelle.
Ivxennil, n’ayant pas été averti de ses plans, plaignit l’infidélité de son vassal et pria Tszakraln de le punir.
Il n’en fut rien comme il revint le soir même, accompagné d’une femelle, Khidnanj, et de trois nouveaux résidents pour la commune de Ivxennil, Llnangr, Ulkdnatsz et Vshknda.
Il fut ainsi décidé que, périodiquement, les vassaux s’en aillent chercher une femelle pour peupler la Montagne Noire.
Les deux couples eurent de nombreux enfants, qui devinrent amis en se côtoyant, chose qui n’avait jamais été possible auparavant.
La ville de Pravxrennil augmenta pendant ce temps de taille comme des réfugiés de villes attaquées par les dragons venaient en cet endroit où ils en sont protégés.
Le roi, Lafltamn, pensant que les dragons de la montagne noire étaient juste plus malins que d’autres, envoyèrent des armées pour les détruire, et pour sauver les habitants en les évacuant.
Ivxennil, ayant entendu cette nouvelle, tua tous les soldats.
Mais un jour, il entendu parler d’une grande menace.
Jebrunjakha, grand guerrier reconnu dans toutes les contrées, partait en croisade contre tous les dragons afin qu’il n’en existe plus.
Il avait déjà tué une dizaine de leurs congénères et d’ici peu la Montagne Noire risquerait de devenir l’un des derniers bastions de la vie dragonne.
Les habitants du village, heureusement, avaient montré leur soutien à leurs protecteurs en leur promettant de résister au chasseur de dragons.
Mais ils n’étaient pas assez forts contre lui, Ivxennil le savait.
Il ne voulait pas que les habitants se fassent tuer, il fallait donc créer une résistance dragonne.
Ivxennil poussa un long cri impressionnant, d’une beauté auditive sans équivalent, qui ne peut être entendu que dans de très rares occasions.
Il appelait les dragons du domaine à la réunion afin de se préparer pour le combat.
Des jours, ils ont débattu, sans pouvoir trouver quelconque accord, mais le danger se faisait de plus en plus proche.
Ils n’avaient toujours pas trouvé de solution à leur problème que déjà les conséquences du génocide des dragons se faisait ressentir.
Un jour, une dragonne et cinq dragonnaux arrivèrent du sud.
Comme Lnugraj s’apprêtait à la chasser, elle dit :
“Frère Dragon, clémence je te prie !
Je viens de la montagne Qir’Tamshk, un chasseur de dragon humain nous a attaqué il y a peu et moi et cinq de mes enfants sont les seuls survivants.
Mon mâle a une fois chassé dans vos terres et, comme l’un d’entre vous l’a chassé, il a remarqué comment vous vous aidiez mutuellement.
Quand l’humain est venu nous défier, il était sûr de pouvoir le vaincre.
Il n’en fut rien.
Comme le chasseur massacrait mes enfants, mon mâle, mourant, s’est souvenu de cet endroit et m’a supplié de fuir avec les enfants qui restaient, jusqu’à qu’il pousse son dernier soupir.
J’ai du laisser quelques enfants afin de pouvoir partir.
Je vous en supplie, laissez-moi vivre ici jusqu’à que la menace se dissipe !
– Vous n’avez pas annoncé vôtre nom, je prends ça pour un gage de fidélité.
Je ne suis pas le maître de cet endroit, je fus son vassal, moi, Lnugraj, suzerain de Llnangr et de Ulkdnatsz, ancien suzerain de Vshknda.
Je conçois votre peine et vous porte clémence, mais n’en abusez pas, sinon feu et colère s’abattront sur vous et votre race.
Je vous emmène voir Ivxennil, fier chef de la Montagne Noire, mais portez-lui le plus grand respect.”
La femelle s’en alla voir le maître de la Montagne Noire, et le supplia de la laisser et ses enfants vivre dans ce domaine, mais quelle fut sa surprise en entendant son interlocuteur accepter rapidement.
“Je ne vois aucun déplaisir à vous accueillir dans mon territoire, j’en suis même heureux.
Vous m’avez même donné une idée quand à comment régler un problème qui nous tourmente depuis quelques jours, par rapport justement au barbare que vous avez fui.
Mais d’abord, je vous prie de révéler votre nom, ainsi que ceux de vos enfants.
– Non, je ne vous ferais pas telle offense !
Mes enfants se nomment Polvt, Kjamtszan, Ikhatnm, Trankr et Shnakm par contre.
– Nulle offense, révélez-moi votre nom, si je vous le demande, c’est que j’en ai pas peur.
Sinon, mon fils Nékhekian et les autres enfants de ma montagne seront sûrement heureux d’avoir de nouveaux compagnons.
– Bien, je me nomme Lkadn.
– Bienvenue alors, Lkadn, mais je vous prie de rester ici, après avoir libéré vos enfants, votre vécu nous sera d’une grande aide pour notre tâche qui est de nous préparer à l’arrivée de l’ennemi.
Bien, je pense qu’il faudrait, plutôt que de lancer une offensive ou de fuir comme on avait pensé, prendre une posture défensive et de rassembler tous les dragons ici, les humains nous le font comprendre, unis, on est plus puissants.”
Après maintes discussions, ils s’accordèrent finalement sur cette idée.
Llnangr et Ulkdnatsz furent chargés de répandre la nouvelle du désastre approchant et de convaincre les dragons de les rejoindre pour former un front commun.
Seul un couple accepta cette proposition, trop peu pour pouvoir avoir un quelconque effet.
Mais comme la Montagne Noire se protégeait, Jebrunjakha faisait de plus en plus de dégâts, et quelques rares réfugiés venaient voir Ivxennil.
Quand enfin le chasseur envoya une attaque sur les terres du nord proches de la Montagne Noire, les dragons des environs reconsidérèrent la proposition de l’ami des humains.
Des couples venaient, jusqu’à que la population adulte du domaine atteigne une quarantaine de dragons.
Ce fut quand Jebrunjakha attaqua le dernier bastion des dragons.
Un émissaire vint en Pravxrennil annoncer la nouvelle de l’arrivée proche du chasseur de dragons.
Immédiatement, l’un des habitants s’en alla dans la montagne noire pour prévenir leurs gardiens du danger approchant, et de leur confirmer leur support.
L’émissaire fut capturé et brûlé vif par les habitants, pour montrer leur colère.
Lorsque Jebrunjakha arriva avec son groupe de chasseurs devant la ville, les habitants avaient pris les armes et les attaquaient.
Mais une rébellion paysanne ne pouvait rien faire contre des escadrons bien défendus, et ce fut un massacre.
Dès que les dragons apprirent la nouvelle de l’arrivée de leur ennemi et de la rébellion paysanne, tout de suite ils s’envolèrent pour attaquer leurs ennemis.
Du sol, le décollage de tous ces grand dragon devait être un spectacle magnifique comme effrayant.
Les dragons, unis, pouvaient se débarrasser de Jebrunjakha.
Celui-ci, voyant la défaite sonner à cause de l’attaque combiner des humains et des dragons, ordonna la retraite des armées.
Croyant à la victoire, les habitants poussèrent un cri de joie, mais les dragons n’étaient pas dupes, le groupe de chasseur reviendra toujours tant que Jebrunjakha sera vivant, et s’il meurt, combien de temps faudra-t-il attendre avant qu’un autre prenne sa place ?
Ce fut place à la joie et à la festivité dans le village, et Ivxennil lui-même resta pour festoyer avec les habitants, mais il fut bien clair en disant que le répit serait de courte durée.
Il exposa certaines de ses craintes aux habitants, qui lui promirent de protéger les dragons quoi qu’il en coûte.
“Mes amis, ne vous inquiétez pas pour nous.
Je ne souhaite pas vous voir tués par cet abomination de chasseur de dragon et ses acolytes.
Nous sommes un grand nombre de dragons dans la Montagne Noire, vous l’avez remarqué, alors nous pouvons nous défendre contre les armées de Jebrunjakha.
Mais j’ai peur que, maintenant qu’il a évalué nos forces, il prépare un plan malicieux.”
Les craintes de Ivxennil étaient fondées, le lendemain, le village brûlait.
L’un des émissaires de Jebrunjakha vint dans le village aider à éteindre les flammes, tout en annonçant qu’il avait vu un dragon passer et démarrer l’incendie.
En voyant le spectacle du haut de la montagne, Ivxennil dit tout haut qu’ils avaient affaire à un ennemi déloyal, et vicieux.
Il s’approcha de son fils, Nékhekian, et lui dit :
“Mon fils, peut-être que d’ici peu je ne serais plus ici pour te parler.
Les dragons sont en danger d’extinction, nous avons affaire à un fanatique qui ne voit que les erreurs de nos congénères.
Mais prends garde à ne pas devenir comme lui, ne mets pas tous les humains dans le même sac, il y en a des bons et des mauvais, comme nous dragons.
Si nous perdons la bataille, je veux que tu fuie vers le nord.
Je ne connais aucun dragon dans le nord, les humains ne les connaissent pas non plus, alors ils ne te chasseront pas jusque là-bas.
Je veux que tu vives pour pouvoir perpétuer ce qui est juste, le respect de la vie.”
Ivxennil appela au rassemblement des dragons, et leur dit que la bataille finale approchait, que bientôt Jebrunjakha arriverait dans la Montagne Noire.
“Nous combattons pour un futur pour notre race !
Je rêve d’un monde où humains et dragons pourront cohabiter sans s’entretuer, et je sais que nous y arriverons.
Prakndra l’a vue, et je porte une foi totale en ce qu’elle dit.
Mais quoi qui se passe, nous devons donner toutes nos forces pour la bataille à venir, peut-être la dernière que nous devrons combattre.
Lorsque Tszakraln nous accueillera, elle saura qu’on aura fait quelque chose de juste.
Allez, mes compagnons, défendons notre peuple !”
La déclaration fut accueillie avec joie par les différents dragons, et ils se mirent tous en place pour le dernière bataille.
S’ils gagnaient, les dragons prouvaient que eux aussi savaient vaincre en s’unissant.
S’ils perdaient, Tszakraln les accueillera sous le signe du triomphe.
Rapidement, les hostilités vinrent, comme l’armée de Jebrunjakha avait profité de l’agitation pour passer au-delà de Prakndra.
La bataille fit rage, et chacun des dragons faisait de son mieux pour survivre, et donner un futur à leurs enfants.
Mais rapidement, les dragons perdaient des éléments.
Jebrunjakha le traître avait attaqué les enfants pendant l’agitation, et les égorgeaient, comme leur peau molle ne pouvait pas encore les défendre contre les armes blanches.
Les femelle, horrifiées, accoururent pour sauver leur portée, mais à ce moment-là, des balistes placées en arrière les tuaient facilement.
Ainsi, le nombre de dragons diminua fortement, jusqu’à qu’il ne reste plus que Ivxennil et Lnugraj.
Afin de se protéger, ils s’envolèrent haut dans les airs, et repensèrent leur plan.
Ils avaient perdus, mais les enfants s’enfuyaient, pour se faire massacrer.
Comme le dernier groupe tentait de s’enfuir, les deux dragons plongèrent pour les sauver.
Lnugraj fut le premier à tomber sous une catapulte, et Ivxennil, dans un acte héroïque, étendit ses ailes afin de couvrir les derniers enfants qui s’enfuyaient.
Une pluie de projectiles s’abattit sur lui.
Nul ne sait ce qu’il a tué, mais il a tenu bon plusieurs attaque, jusqu’à qu’il tombe, ne laissant que trois pauvres dragonnaux derrière, trop loin pour être tués.
“Nékhekian…
Je t’ai prédit notre mort à tous, j’espère que tu fait partie des trois derniers survivants.
Plus aucun dragon ne vit dans nos montagnes, c’est une victoire pour les humains, une défaite pour notre race.
Je t’en prie, ne cède pas à la colère, rappelle-toi mes enseignements, si tu fais la paix avec les hommes, ils t’aideront.
Ta nouvelle génération de dragons va sûrement faire de grandes choses, j’en suis sûr, si tu ne cède pas au mal.
Tszakraln va m’accueillir dans son royaume, mais le vrai travail est ici, dans le monde des morts, mais je regarderais ce que tu feras de ma montagne.
Adieu, mon fils, si tu n’es pas déjà mort.”
Le fier dragon poussa son dernier soupir, comme les humains festoyèrent.
Ivxennil est mort, emportant avec lui la fière lignée des dragons.
Ô, Ivxennil, ton sacrifice ne fut point vain.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde en paix, et cela grâce à toi.
Jamais assez nous pourrons te rendre assez de gratitude pour ton service qui t’as coûté ton futur.
Nous ne pouvons que nous souvenir de ton action, et nous le ferons pour l’éternité.

WoR 2 – Chapitre 1 : Galgaos

J’ouvre les yeux. Il y a un instant, je faisais un contrôle de mathématiques. Sur les statistiques. Je sais que j’ai tendance à m’endormir en classe, mais j’avais pourtant bien dormi cette nuit. Que c’est-il passé ? Je suis sur une plaine avec de l’herbe bien verte. Il y a quelques arbres plantés sur la plaine, et il y a quelques collines. J’étais sur une, visiblement, et au loin je voyais une rivière, d’un beau bleu turquoise comme le ciel, dégagé. Mais le soleil est étrange. Lui aussi semble avoir une teinte bleue. Suis-je sur une autre planète ? Suis-je mort ? La seconde question peut facilement être contredite. Il y a d’autres personnes allongées autour de moi, et si j’étais morte, cela aurait été très étrange. Mais pour la première, pourquoi serais-je sur une autre planète ? Et pourquoi de toute façon ? La magie n’existe pas, je le sais, mais ça s’y apparente tellement !

Je me lève. Je suis dans un endroit étrange, dans des conditions qui le sont d’autant plus, mais s’il y a quelque chose à ne pas faire, c’est de rester immobile. Il y a déjà d’autres personnes qui se sont rassemblées de l’autre côté de la colline, je les rejoins donc. On n’était qu’une vingtaine dans cette réunion, mais comme à notre habitude, c’était bruyant. Comme je m’invitais dans ce groupe, on me regardait. Je vois beaucoup de têtes inconnues, mais aussi connues. Il y a quelques élèves de ma seconde, et aussi d’autres secondes du Lycée, et aussi des personnes que je ne connaissais pas du tout, mais je pense que je vais faire connaissance avec eux assez rapidement.

“Léocadie ?” j’entends.

– Lola ?” je lui réponds, reconnaissant la voix de mon amie.

– Ah, je suis contente que tu sois là !

– Moi aussi, j’espère qu’on restera ensemble !”

Et on se fit la bise. Ayant vu les différentes personnes qui se trouvaient dans la réunion et allongées sur le sol autour de la colline, j’avais deviné que toute ma classe se trouvait ici. Mais si j’avais imaginé que ma première interaction serait avec Lola ! C’est une jeune femme d’origine franco-mongole à la face ronde et aux longs cheveux châtains, dégradant jusqu’au blond au long de son long tapis que sont ses cheveux, qu’elle s’amuse périodiquement à friser. Elle a les yeux bridés marron, témoin de son héritage génétique, et de même une petite taille. Elle est une très bonne dessinatrice, passant le plus clair de son temps à cette activité et son éveil aux différentes langues grâce au Mongol lui permet une meilleure appréhension de celles-ci, son intérêt révélé par son apprentissage avec moi notamment du chinois.

“Bon, je crois qu’on commence à être nombreux, alors je pense qu’il va falloir décider quelle est la marche à suivre.”

C’était Elio qui avait pris la parole. Il est dans ma classe, mais je ne pensais pas qu’il déciderait de prendre les rênes. Il faut dire qu’il est d’un naturel dynamique et extraverti mais aussi il a une certaine perspicacité que je ne pensais pas véridique. Le grand homme a les cheveux noirs toujours coupés relativement court avec une hauteur mise sur le haut. Il a une peau légèrement bronzée, mais celle-ci est cachée par ses habits d’un noir de jais. Il a les yeux de couleur marron, s’accordant bien avec ces dernier. Il est sportif, et dans le cas où on reste dans cette étrange terre, il sera sans nul doute une main d’œuvre utile. Un forme se rapprocha rapidement de lui depuis le bas de la colline. C’est Timothée, sans nul doute son meilleur ami. Il prends rapidement la parole, appuyant son allié afin de ne pas végéter.

“Oui, alors je propose tout de suite qu’on réveille tout le monde afin de bien pouvoir tout préparer, et ce à un rythme soutenu. D’ailleurs, il faut se présenter. Je m’appelle Timothée, je suis comme Elio à ma droite un élève de Seconde 5 au Lycée Nelson Mandela, à Nantes.”

Il y a quelques murmures, sûrement de personnes donnant de même leur identité, mais rien de conséquent. Je pense bien que les deux gars vont nous diriger, en tout cas, ils sont en bonne voie. J’obéis donc à leur ordre, en allant réveiller les personnes que j’avais aperçu autour de moi. Ils étaient heureusement tous français, et je gis différents profils. On voyait un grand roux avec une grande femme avec les cheveux noirs dans ses bras, un petit homme, la face dévorée par les boutons, un homme qui jouait à un jeu démodé sur son portable, où il y avait un cube qui mourait en boucle du fait de son inaction, un petit homme qui, après son réveil, m’a demandé quels films et jeux vidéos je connaissais, et dès que j’en disais un, c’était un mauvais, et enfin une femme au teint légèrement sombre qui chantait le générique originel de Dragon Ball. On voit ça tous les jours. Mais je vis aussi des têtes familières, avec notamment Apolline, Joan et même Faïza, heureusement venue avec son fauteuil roulant.

Il y a quelqu’un au loin. Je vais aller le réveiller. Lorsque j’arrive, Timothée fait de même. C’est un homme de taille moyenne, souvent soucieux de son look. Il a les cheveux de couleur châtain clair, souvent coupés court mais toujours stylisés avec soin, suivant les dernières modes. Il a tendance à se faire plus discret que son ami, du fait principalement de sa voix plus aiguë et de sa taille moins élevée mais cela en aucun cas ne l’empêche de devenir une bête de la soirée lorsqu’une fête est commencée, ce qui est véritablement un reflet de sa personnalité comme souvent il va être ouvert aux liens avec les autres et sait s’amuser, même si son côté relativement travailleur tempère ce trait de caractère. Il est capable de facilement parler en public avec une certaine aisance, même s’il reste à ces moments assez stressé, ce qui laisse prédire une rapide prise de contrôle du groupe.

“Tiens, salut Léocadie ! Ça va ?

– Oui, et toi ?

– Je vais très bien. J’aimerais savoir. Tu penses qu’on va rester ici longtemps ?

– J’aurais envie de dire non, mais je crois qu’on risque de rester ici. J’ai aucune idée de comment on est venu, alors partir me semble impossible.

– Mais comme notre arrivée était si étrange, pourquoi ce ne serait pas la même chose pour le retour ? Si ça se trouve, on va subitement se rendormir et on sera dans la salle de Maths pour finir le contrôle de stats ! Ou alors dans un endroit encore plus étrange que celui-ci.

– Tu marques un point, c’est vrai que cette étrangeté peut se refaire dans l’autre sens.

– Mais je crois qu’il vaut mieux que nous fassions comme si on n’allait jamais revenir. C’est plus prudent.

– J’allais le dire ! Arrête de me piquer mes répliques Tim !

– Héhé. D’ailleurs, tu penses qu’il faudrait qui pour nous gouverner ? Car on ne peut pas devenir des anarchistes.

– Euhm, je ne sais pas, pour tout dire. Mais je crois qu’une république serait le mieux, au moins on peut choisir qui.

– Mais, vois-tu, le problème est que nous ne sommes pas beaucoup. Rares seront ceux qui ne souhaiteront pas devenir président, et ainsi le vote ne sera pas représentatif de la population. De plus, imagine ce qu’on arriverait à faire avec le court temps qui nous est donné ! Peu de choses en vérité.

– Tu as peut-être raison. Mais le temps des mandats peut être allongé, avec par exemple sept, ou même dix ans de règne.

– Toi même as peut-être raison après tout. Bon allez, il faut revenir à la colline !”

Timothée s’en alla, moi le suivant. Il souhaite sûrement devenir le président, vu sa démarche. Mais que veut dire cette histoire de temps ? Je ne sais pas. En tout cas, tant qu’on nous aide à être stable, c’est parfait. J’arrive enfin sur la colline. Il y a beaucoup de personnes en vérité, au moins une centaine, mais c’est Elio et Timothée qui sortaient de la foule, créant une place au centre. S’ils risquent bien d’avoir des rôles prédominants dans la politique de ce qu’on va créer, il est sur qu’ils vont avoir une sacrée concurrence. Jeanne. C’est la plus importante déléguée de notre classe, et l’une des premières à avoir été désignée au vote, et elle est en vérité la seule qui prends sérieusement son rôle, le deuxième, Mahel, ne l’étant que par le titre. Elle est très bonne organisatrice, et qu’elle gagne ou qu’elle perde, elle trouvera forcément une place prédominante dans la politique. Son charisme complète son esprit travailleur, et elle ira souvent faire des travaux assidûment. Cette jeune femme aux longs cheveux sombres bouclés et aux yeux bleu pareils au ciel dégagé est sans doute l’une des plus sérieuses de la classe, mais aussi l’une des plus gentilles et va souvent près des autres, n’hésitant pas à utiliser à son plein escient tout le bon potentiel de la classe, que ce soit au niveau des individus avec notamment l’aide régulière de l’un de nos camarades, Stéphane, pour les cours de mathématiques, ou au niveau de la générosité de la classe avec une levée de fonds afin d’offrir un cadeau à Faïza, qui devait partir mais qui finalement restera avec nous. Si jamais Timothée part en campagne, elle sera sans aucun doute l’un de ses plus coriaces adversaires, qu’il n’hésitera pas à engager.

“Bien, si vous nous permettez, on va se présenter. Je m’appelle Elio, je suis élève de Seconde Cinq au Lycée Nelson Mandela, Nantes. À ma droite vous voyez Timothée, mon fidèle associé qui, comme à ma gauche Jeanne, ma déléguée, viennent de la même classe que moi. Je pense qu’il va être important pour nous de prendre une marche à suivre. Je rappelle que nous sommes arrivés ici de façon inconnue, et que nous ne savons pas si nous reverrons un jour nos proches.” Il fait une pause “Nous devons donc commencer à créer une vie commune et d’ensemble survivre sur cette terre que j’ai décidé d’appeler Galgaos.

– J’approuve ce nom,” continue Timothée “, donc maintenant que nous en avons fini avec les noms basiques, on peut se mettre au travail. Je propose premièrement d’aller chercher le plus de nourriture possible. Nous sommes dans un endroit étrange, donc on ne doit compter que sur nos instincts pour savoir ce qui est comestible. Aussi, je pense qu’il serait important de trouver des brindilles afin de faire du feu ce soir. Ensuite, nous allons devoir nous établir ici en créant une nouvelle ville, dont on décidera le nom plus tard.

– Je me permets de prendre la parole. Je pense qu’il va falloir se séparer en groupes. Le plus grand, comprenant les trois quarts de nous tous, devra aller chercher la nourriture. Évitez les fruits étranges, comme les petites baies sûrement empoisonnées, et je vous recommande de désigner un goûteur, enfin des goûteurs, qui tâchera de ne pas se mettre en danger en d’abord mangeant le fruit tout en ne l’avalant pas. S’il n’est pas déjà trop suspicieux au goût, avalez-le, et vous pourrez voir ce qui se passe. Bref, si je puis dire, que longue soit notre vie à Galgaos !

– Que longue soit notre vie à Galgaos !” réponds tout le monde.

==

“Tu crois que c’était une bonne idée de les amener là ?

– L’Oracle l’a dit, il n’a jamais tort.

– Oui mais, je ne sais pas, toute leur vie sera détruite dans leur monde. Celle de leurs proches en tout cas.

– N’es-tu pas celui qui défend la thèse de de la superdivision des univers ?Nos actions n’ont eu de conséquences que dans un univers, et ses descendants.

– Oui, mais quand même. Mais après tout, pourquoi ? Ils vont avoir beaucoup plus de difficultés que nous, qui avions le Préparateur. Que vont-ils nous apporter de bien ?

– L’Oracle m’a dévoilé que le Ré risque de tomber, si on n’agit pas. Tu sais tout comme moi que si ça arrive, on n’aura plus jamais de vie à proprement parler, tout sera l’anarchie.

– Je vois. C’est donc définir un potentiel ennemi pour que le Ré reste avec assez de popularité par la peur des autres.

– C’est aussi simple que ça !

– Mais il faut quand même leur montrer les bases du monde, les aliments. Ils n’ont pas le Lexica Botania du Préparateur !

– Ah, c’est toi l’expert dans ce genre de trucs, moi je ne peux que lire l’Oracle !

– C’est déjà un gros travail que tu as !”

Saga de Ivxennil – Verse 1

 Nous sommes dans les anciens temps du Royaume, peu de temps après sa création. Les dragons sont une menace grande pour le peuple venant de gagner leur souveraineté après la destruction de l’empire Morrhennien. Mais tous ne sont pas des êtres sanguinaires, Ivxennil ne l’est pas par exemple. Ce dragon très respecté vit sur la Montagne Noire où il élève une nouvelle génération de dragons, en leur apprenant comment la vie est importante, et qu’il ne faut pas détruire pour s’amuser. Ivxennil croit en les générations futures pour créer des dragons amis des humains, avec qui il aurait tant aimé se lier. Mais il sait que cette génération de paix n’existera sûrement jamais. Trop de dragons croient à l’impuissance des humains, qu’ils ne peuvent pas les rivaliser.

Le ciel est nuageux ce matin. Il entend l’un de ses enfants l’appeler. C’est Nékhekjan, l’un de ses enfants. Il a des écailles noires comme celles de son père, cause du nom qui est donné à la Montagne, et ses yeux sont d’un orange profond comme sa mère. Son nom est Prakndra et elle est la seule qu’il a pu sortir de la folie des dragons. Lorsqu’il était en train de voler autour de sa tanière, Ivxennil a un jour aperçu une dragonne de couleur rouge attaquer un village aux contrebas qu’il avait protégé jusque-là. Les humains le vénérait comme un dieu comme il a à plusieurs reprises sauvé le village des dragons comme de la famine et des envahisseurs. Il s’envola donc rapidement et s’interposa entre la femelle et le village qui arrêtèrent de paniquer en voyant la figure noire s’approcher et s’occupèrent plutôt d’éteindre les feux.

 Comme il s’y attendait, la femelle se mit face à Ivxennil et le mit à l’épreuve de la battre en duel. Mais il lui demanda d’arrêter d’attaquer le village si elle ne voulait pas être tuée, comme il s’était déclaré leur protecteur. A son grand étonnement, la femelle annonça son nom en hurlant, Prakndra, et s’envola, stationnant au-dessus du village. Généralement, c’est ce qui est fait au début d’un accouplement, elle déclare publiquement qu’elle va s’accoupler et que tous les mâles aux alentours qui cherchent un compagnon doivent se battre pour s’accoupler avec elle. Poussé par son instinct, il s’envola mais se retrouva en conflit avec un autre mâle.

 Voyant qu’elle avait plusieurs prétendants, elle commença la traditionnelle course en partant rapidement dans les cieux. Ses deux prétendants la suivirent alors de près en tentant d’empêcher l’autre de faire de même. Du village, la course devait être impressionnante, on voyait trois filaments noir, orange et vert, qui se poursuivaient, et avec de temps en temps des éclats lumineux alors qu’il commençait à pleuvoir. Après une petite heure de combat, l’opposant de Ivxennil commençait à fatiguer et son rythme de vol commençait à se réduire. Ce dernier redoubla donc de puissance et parvint au niveau de Prakndra et ils commencèrent à s’accoupler. Comme la tradition le veut, l’opposant les suivit afin d’honorer le nouveau couple, et ensuite se rendre à son opposant à qui il doit être un éternel vassal, et s’il trouve une femelle, il devra par honneur s’installer dans les environs de ce dernier et les assister.

 Comme c’était la première tentative d’accouplement pour le dragon vert Lnugraj, comme pour Ivxennil d’ailleurs, alors il deviendrait son vassal, chose qui ne se serait pas passé s’il avait déjà tenté un accouplement : on ne peut être vassal que d’un dragon. A la fin de l’accouplement, le couple et leur nouveau vassal allèrent vers la Montagne Noire afin de faire l’honneur de Vassalité. Ainsi, Ivxennil posa sa patte sur le front de Lnugraj et le griffa, comme la tradition le veut, mais là où selon la tradition Ivxennil ne devait jamais parler à son vassal, il le fit dans sa grande sagesse et dit :

“Tu vois le village en contrebas ? Je le protège. Tu dois faire de même. Lorsque je serais absent et qu’un dragon s’approche du village, tu dois chasser le dragon. Dernière directive, tu dois t’installer ici sur la Montagne Noire.

– Bien, mais pourquoi me parlez-vous ? Vous savez que parler à son vassal, c’est se ramener à son niveau, celui d’un perdant…

– Les vrais gagnants sont ceux qui voient en leurs adversaires non pas des ennemis ou des moins-que-riens, mais de potentiels amis avec qui on peut faire régner la justice. Ma dernière directive que je vais te donner pour le moment est que quand tu aura des vassaux, tu devra leur parler et les inviter ici.

– J’obéirai à toutes vos directives. Maintenant, permettez-moi d’installer ma tanière.

– Allez-y.”

 Cette action de gentillesse était le propre de Ivxennil. Il a toujours tenté de faire comprendre aux dragons que ce genre d’actions est le propre des bonnes personnes, la conduite à respecter. Il a ensuite fait promettre à sa femelle qu’elle aussi protègerait le village si besoin. Aujourd’hui, elle a comprit le dogme de son mâle mais son vassal non, malgré le fait qu’il ait parfois protégé le village. Comme Lnugraj avait trouvé une femelle, nommé Khidnandj il a aussi rapporté quelques vassaux, trois nommés Llnangr, Ulkdnatsz et Vshkndna qui ont été accepté la même promesse que Ivxennil a fait à Lnugraj, faisant ainsi de la Montagne Noire la plus haute concentration de Dragons, avec sept adultes coexistant avec une petite vingtaine d’enfants des deux couples. Toutes ces personnes protégeaient désormais toute la zone aux alentours du village que Ivxennil protégeait, qui s’est renommé Pravxennil lorsqu’un des enfants du village a montré des signes de compréhension des dragons.

 La sécurité de ce village s’est fait connaître aux alentours et des personnes des alentours commençaient à migrer autour de la Montagne Noire et Pravxennil devint une ville importante, un sculpteur ayant même sculpté Ivxennil au centre de la place. Cette petite ville fut la première à annoncer que certains Dragons étaient des amis, mais le roi qui n’était pas d’accord envoya une petite armée aller symboliquement détruire la statue de Ivxennil, mais lorsqu’un des habitants de Pravxennil alla apporter la nouvelle aux dragons, et Ivxennil lui-même alla détruire l’armée. Mais comme grandissait la population de la Montagne Noire, grandissait la peur à l’extérieur voir parfois à l’intérieur que les dragons redeviennent fous et tuent tout le monde, et Ivxennil avait peur que cela cause une rébellion des humains

  Nékhekjan partait voir son ami Jdgramn, un des enfants de Lnugraj. Ivxennil ne se souvenait pas d’avoir eu une quelconque relation avec un autre dragonnau durant son enfance, il ne se souvenait même pas de ses parents. Il était en train de créer une chose encore jamais faite dans l’histoire des Dragons, il créait une civilisation. Chaque mois, l’uns des vassaux de Lnugraj partait chercher une femelle et c’était le moment du retour de Vshkndna, et tous guettaient son arrivée.

Lorsque les dragons virent au loin une forme blanche avec trois autres formes, rouge, violette et bleue, qu’ils surent qu’il s’était accouplé et avait ramené deux vassaux. Tous les enfants étaient excités de revoir Vshkndna et aussi de rencontrer les nouveaux arrivants. Lorsqu’ils arrivèrent, Vshkndna demanda à ses vassaux de se présenter au maître du lieu, Ivxennil, et de créer leur tanière, et lui et sa femelle de couleur violette s’en allèrent dans leur tanière. Les deux dragons rouge et bleu restèrent sur place en cherchant des yeux le dénommé Ivxennil. Lorsqu’il s’avança et déclara son nom, ils s’empressèrent d’aller leur parler.

“Bonjour maître des lieux Ivxennil.” commença le bleu “Je me nomme Glurhajl et je suis vassal de Vshkndna

– Bonjour maître des lieux Ivxennil. Je me nomme Etszaragn et je suis vassal de Vshkndna.

– Bonjour, futurs habitants. Je me nomme Ivxennil et j’étais suzerain de Lnugraj, ancien suzerain de Vshkndna. Je protège la zone aux alentours de cette montagne, tout habitant de la montagne noire doit en faire de même. Ainsi, je m’attends que vous portiez la même attention aux humains que tout le monde ici. Si vous êtes contraints de cela, vous avez aussi beaucoup de liberté et des avantages à vivre ici, vous pouvez par exemple parler avec les autres memebres de notre communauté. Je pense qu les dragons devraient vivre en harmonie avec le monde qui les entoure, au lieu de le détruire. Je ne vous demande pas de spécifiquement être d’accord avec cela, mais je vous demande de suivre les principe basiques, comme ceux par exemple de ne pas se battre et de ne pas détruire l’environnement aux alentours. Je ne vous demande pas non plus d’aider les humains ni de les apprécier, mais de les respecter comme une race qui a autant le droit de vivre que nous. Vous aurez en retour ma protection et celle de tous les autres dragons de cette montagne, que vous vous devez de protéger à tout prix. Je vous laisse désormais créer votre tanière.”

 Les deux dragons s’en allèrent donc. Ivxennil ne pouvait s’empêcher de se sentir heureux comme il voyait son entreprise grandir, mais il se sentait de même inquiet, comme les autres fois lorsqu’il a accueilli des dragons. Il ne savait pas comment ils réagiraient ni s’ils seraient fidèles, cela reste des inconnues. Il ne pouvait que faire confiance à l’avenir et à sa bonne étoile, si fait est qu’il en avait une. Il sentait l’aura de Prakndra se rapprocher de lui. Elle lui dit alors :

“Tu sais, tu es toujours inquiet lorsqu’il y a un nouvel arrivant. Mais ne t’inquiète pas, tu t’y prends bien pour expliquer ton but. Le fait est que j’ai compris où tu voulais en venir, moi qui suis la plus têtue des dragonnes dans le monde !

– Je m’inquiète surtout à propos des humains.

– Pourquoi donc ?

– Te souviens-tu du message que nous a transmis le jeune Tavkhannj ? Que quelqu’un chez les humains commençait à parler de croisade contre les dragons ?

– Les humains d’ici les en empêcheront.

– Les humains d’ici sont contrôlé par un pouvoir distant qui ne sait pas forcément que les dragons ne sont pas tous des monstres sanguinaires, un simple mot de celui-ci les contraindra à nous tuer.

– Les humains n’ont pas le même sens de loyauté que nous, tu me l’as déjà dit. Peut-être que ce défaut aura un avantage comme ils pourraient se rebeller contre l’autorité du roi.

– Le roi aura malgré tout un pouvoir armé plus élevé que les personnes de cette régions. Ils ne forment qu’une petite minorité de ce que j’ai compris, il suffit que le reste du pays soit ligué contre les dragons et alors nous n’auront aucune chance. Et tu as bien remarqué le scepticisme de certains habitants d’ici ? Ils commencent à avoir peur, et tu as bien entendu comme moi le conteur qui est venu nous raconter une histoire traditionnelle. L’humain avait eu peur des démons et les ont détruit. Il suffit qu’on passe pour des démons et on sera détruit.

– L’avenir est clair, j’ai eu une vision montrant des humains qui cohabitaient paisiblement avec les dragons, et qui s’entraidaient.

-Mais à quel coût… la quasi-disparition de notre peuple ?

– Cela n’arrivera jamais, nous restons très puissants par rapport aux humains.

– Il y a pourtant tellement d’armes contre nous, tellement de façon simple de nous éliminer auxquelles je pense.

– Souviens-toi que tu es un dragon, donc tu connaît tes faiblesse, et comment tu vaincrait un autre dragon, or tu n’as jamais été dans la peau d’un humain, donc tu ne connaîtra pas leur point de vue.

– Tu as sûrement raison, mais je suis inquiet.

– Tu avais sûrement d’autres inquiétudes auparavant toutes aussi importantes que celles d’aujourd’hui, pourtant tu es un dragon, donc ces scénarios ne se sont pas passés.

-Il serait pourtant tellement facile de les faire mal tourner…

– Comme tout. Pense au présent plutôt qu’à l’inconnu, tu profitera mieux de ta vie.

– Si tu le dis…”

  Ivxennil restait tout de même inquiet. Les hommes étaient en train de riposter contre ce que leur ont fait les dragons durant des siècles, et Prakndra souhaitait qu’il laisse la vie couler. Il se dit qu’elle n’avait finalement pas tort. Cela ne servait à rien de s’inquiéter pour quelque chose à quoi il ne peut rien. De plus, il avait d’autres choses à faire, il devait honorer le nouveau couple et aussi préparer le départ de Llnangr, il devait aller chercher une femelle maintenant que Vshkndna était revenu. Il sortit donc de sa tanière et s’attela à ces taches.

Saga de Ivxennil – Préface

 Attention, les informations suivantes sont inventées, ne les prenez pas au sérieux !

 La Saga de Ivxenhil est une œuvre créée par l’écrivaine Atszhikja Gjortnda quelques décennies après les évènements relatés. Si la plupart des éléments ont été inventés par l’écrivaine, le fond reste historique comme dans ses mémoires, Jebrunjakha parle de cet évènement précis, et les plus anciens dragons en parlent aussi bien, avec peu de différence.

 Grâce à Gjortnda, nous pouvons découvrir une version à mi-chemin entre la réalité et le mythe, comme elle décide de prendre le point de vue du dragon, ce qui est très rare dans la littérature Tjokherienne, qui prend plus le parti de l’homme. Cela lui permet d’exprimer comment les Dragons étaient mal jugés, et que une race n’est jamais uniforme, il existe ainsi des personne gentilles dans un groupe malveillant et vice-versa.

 Mais, plus que de nous donner une vision philosophique du sujet, Gjortndanous permet aussi à nous aujourd’hui d’avoir des informations précises sur comment s’est passé l’époque des débuts du royaume Tjokherien, une période très agitée. Cette histoire est toujours très populaire de nos jours et, même si la quatrième Saga est la plus lue du fait que c’est un texte qui a pris une connotation nationaliste aujourd’hui, cette histoire reste l’un des fondements de la civilisation Tjokherienne, des Dragonniers plus particulièrement.

 Cette Saga est la première d’une série de trois que l’auteur écrira, avec la Saga de Nékhekian et la Saga de Kakxain, et sa fille, Anjkapnta Gjortnda écrira une quatrième Saga, la Saga de Gilbrix, qui est la plus connue aujourd’hui. Ces livres ont eu un effet très important lors de leur publication comme beaucoup disaient que le fait d’inventer un point de vue aux dragons était un blasphème, mais finalement il y avait beaucoup de personnes aussi, des générations plus jeunes, qui ont lu ces sagas et qui ont mieux compris les histoires qu’on leur racontaient à propos des origines de leur peuple, et aujourd’hui cette fonction est toujours remplie, accompagnées par une cinquième Saga qui paraîtra un siècle après ces dernières, la Saga de Rojdnr, écrite par Òilfur Strevgìldr, étonnamment un Psytalien qui était venu en tant qu’esclave au Royaume Tjokherien lorsqu’il était enfant, à l’époque où se fait le mythe, qu’il écrira devenu adulte.

 Ainsi nous pouvons débuter la Saga, première d’une longue série de cinq, sui raconte l’histoire du dragon Ivxennil.

Poussière de Vie

Un vieil homme est assis dans la bibliothèque de Pserodoios. Il écrit. Quelqu’un entre dans la bibliothèque. Il s’approcha de son ainé, en l’admirant. Le vieil homme le remarque et dit :

“Ah, te revoilà. Tu viens souvent me voir. Ah… que veux-tu savoir désormais ?
– Cela fait une semaine que je ne suis pas venu, maître, je venais demander si tout allait bien.
– Une semaine ? C’est long ?
– En effet, maître. Je pensais que vous vous inquiétez. Or, il semble que non, et j’en suis gré.
– Vous êtes toujours en train de courir après le temps. Est-ce parce que vous savez que votre heure est proche ?
– Nous vous envions pour cela, maître, nous vous envions votre immortalité.
– Je suis vieux désormais, bon simplement à écrire mes mémoires dans cette bibliothèque qu’il y avune centaine d’années déjà j’étais en train de superviser et aider àsa construction. Je ne suis bon à rien désormais, je ne vois plus la lumière du jour, Je ne suis pas sorti de cette bibliothèque depuis des années, car si j’essaye, mon dos craque et je tombe par terre.
– Ne voulez-vous pas essayer notre nouvelle technologie, les fauteuils roulants ? Vous pourrez alors vous déplacer à loisir.
– Je n’ai plus de force dans mon dos, je n’ai plus de force dans mes jambes et je n’ai plus de force dans mes bras. Je ne peux me déplacer.
– Pourquoi alors ne pas être aidé ?
– Si je dois me déplacer un jour, ce sera de mes propres moyens. Je vous envie tout de même, mortels. Vous pouvez mourir, vous n’aurez jamais à souffrir ce genre de maux.
– Mais personne ne souhaite mourir ! On souhaite vivre longtemps comme vous et ainsi délivrer notre sagesse et notre expérience aux générations futures ! Quel qu’en soit le prix !
– À cause de mon immortalité, je suis condamné à ne m’attacher à personne et à vivre l’éternité comme un vieillard sans force, éternellement coincé dans cette bibliothèque à écrire mes mémoires. C’est comme cela que je souhaiterais donner mon savoir, en écrivant ! À quoi ça sert de vivre une vie de souffrance pour donner notre sagesse si on peut remplir le même but tout en ne souffrant pas ?
– Tout est éphémère, maître, sauf vous. Vos livres seront peut-être un jour détruits à cause de la stupidité de notre race dont vous m’avez parlé à plusieurs reprises. Un jour, Pserodoios sera mis à feu et à sang et votre savoir sera oublié. Personne ne saura comment vous et vos amis ont créé l’univers, et des croyances comme celle des hommes du Sud seront la seule explication de l’univers, personne ne connaîtra plus la vérité.
– Tout est éphémère, c’est la vérité. Mais que j’aimerais être concerné par cette loi. Je pouvais mourir auparavant lorsque les personnes de ma race étaient encore avec moi. Or je suis sûrement le dernier sur cette planète et l’un des derniers dans l’univers. Jamais personne ne pourra me tuer, alors que c’est mon souhait le plus ardent. J’ai consommé trop d’énergie vitale durant toutes mes années précédentes comme je voulais rendre le peuple heureux. Je vous ai donné la maîtrise de la magie et j’ai creusé pour vous le bassin, je vous ai donné la richesse et je vous ai donné le savoir. Tout cela m’a coûté ma force vitale. Mais je suis heureux d’avoir fait cela. Je suis désormais heureux, je n’ai plus rien à faire ici. Je veux mourir.
– Mais vous ne pouvez pas mourir ! Vous n’avez pas terminé vos mémoires, personne ne connaîtra toute l’histoire !
– Tout le monde devra alors l’inventer. Je ne dois pas donner mon explication de l’univers, c’est vous qui aurez l’explication la plus juste comme c’est vous qui l’avez trouvé. Je n’aurais que fait de vous guider vers l’illumination. C’est lorsque vous aurez votre définition de l’univers qu’elle deviendra vraie, je ne eux que vous aider à la trouver car personne ne connait la vérité sur l’univers. J’ai accompli ma mission, je suis en paix. Poursuis mon enseignement et trouvez la vraie valeur de la vie.
– Maître ! Insinuez-vous que vous allez mourir ?
– Non. Je ne peux pas mourir même si je le souhaite. Mais tout est éphémère, comme tu l’as très justement dit, et je n’échappe en réalité pas à cela. À Dieu, si telle chose existe.”

Comme le jeune homme hurlait à la pitié et au combat contre le destin, le vieillard commençait à se décomposer en des particules bleues lumineuses. Comme la décomposition se terminait, une orbe bleue se formait. Lorsque le processus termina, le jeune homme toucha en hurlant et en pleurant cette orbe, comme il disait à celle-ci que son maître avait encore des choses à faire. Mais lorsqu’il sentit l’orbe se mouvoir, il reporta son attention dessus. Il sentit qu’il pouvait plonger sa main dedans, ce qu’il fit. Et alors, il vit l’orbe se séparer en de multiples filaments qui qui se logèrent droit dans son cœur. Le jeune homme se sentit changer mais rien était visible pour quelqu’un d’extérieur, sauf le changement de couleur de ses cheveux et yeux, qui devinrent bleus comme le furent ceux du vieillard autrefois. Il sentit principalement un pouvoir s’éveiller en lui. Il nomma cette sensation la Karedeonwo, et ainsi se nomma la nouvelle race à qui il appartenait. Il n’était lus un humain, il était un Néo-Changelin, un Karedonwo. Il se sentit alors prêt à créer une nouvelle race de changelins, qui n’aura plus les défauts des originels. Le nouveau maître sortit de la bibliothèque et partagea son pouvoir aux habitudes de se cité, pour qu’ils deviennent comme lui.

Le dernier mot que le vieux Changelin avait écrit était “Renouvellement”.

Lettre de Huo Dʒevkjan

Au front, ville de Dʒengmawen

Cher Izei,

La guerre a été enfin déclarée. Je ne le souhaitait pas mais il en est ainsi. Je t’écris donc du front, de mon côté pour avoir de tes nouvelles. On savait déjà qu’elle allait éclater un moment ou un autre mais je ne souhaitais pas qu’elle prenne une telle ampleur. Hier j’ai vu des dragonniers sur le champ de bataille. Je sais que le Xion n’était pas un pays qui allait survivre. Il n’a aucun rivage, il est composé de trois cultures : les Tjokeriens, les Hongbeiling et les Mohrenniens qui ont chacun leur pays et n’ont rien à voir entre eux, et en plus le Xion est un pays faible et pauvre. Mais pourquoi ce sont les Tjokeriens en premier ? J’ai pourtant toi comme ami à travers la frontière…

La ville de Dʒengmawen est une ville nouvelle, qui a été créée il y a quelques dizaines d’années, et donc la ville a été conçue logiquement. Or, cette logique joue à notre désavantage : les places fortes en hauteur ont été conçues assez libres, afin de pouvoir lancer nos Kuoming mais ils ne sont même pas arrivés. On est donc acculé et bombardé, et c’est très simple. La seule chose que j’espère est que tu ne fais pas partie des dragonniers qui nous attaquent.

Mais je sais que tu as tout fait pour ne pas faire partie de cette guerre. Je suis sûr que dès que tu as eu vent du début de la guerre tu as préparé un plan d’évacuation. Derrière ton masque de bouffon du roi, tu es très calculateur, je le sais.  Avec ton groupe d’amis, tu as sûrement prévu une sortie de secours, et je sais que cette lettre arrivera à toi même si tu es en cavale.

En effet, j’ai fait appel à Weng, tu le connais, il y arrivera. Il nous est toujours redevable pour la fois où on l’avait sauvé lors de son voyage vers les Terres de l’Ouest, on lui avait pourtant dit que traverser les Negraja est tout bonnement impossible ! Il tentait, te souviens-tu, d’atteindre le Pays des Hommes de l’Ouest, mais on l’avait prévenu que c’était impossible : au sud il y a les Negraja, au centre l’Empire Hongbeilingfeizi et au nord la Jungle.  Je lui ai donc demandé de te faire parvenir cette lettre. Elle a sûrement dû traverser les terres Posedeinoènnes et ensuite parvenir dans le pays Tjokerien par l’Est, parvenir à la capitale puis sur le front. Si tu n’es pas sur le front, tu connais son talent extraordinaire pour trouver des personnes.

D’ailleurs, je viens d’apprendre que j’avais en effet des origines Otsiennes. On le savait déjà avec mon étrange couleur de cheveux, le bleu souviens-toi, mais c’est confirmé désormais : j’ai découvert que mon Arrière-Grand-Père paternel était un réfugié de la guerre entre les cités de Orgonaos et Posedeinos, il a grandi dans cette dernière. A cette époque, il y avait beaucoup de conflits internes à cause de la chute de l’empire Fjalik et donc le bassin était très divisé mais heureusement aujourd’hui c’est plus stable. Enfin, je continue toujours à envier ton ascendance, fils des dragons.

Ça doit être tout ce que j’ai d’important à te dire, le reste ce sont des problèmes domestiques ou des choses que je t’ai déjà dites.  Bref, j’espère que tu te porte bien, où que tu sois, et que tu ne t’inquiète pas pour moi : malgré ce que je t’ai dis, la forteresse de Dʒengmawen reste solide et sera dure à percer, même si elle comporte des problèmes de conception.

Dʒuo Gyoda, Thurskajj et Jakja Abörren !

Huo Dʒevkjan

Bly, Magie Noire et Mensonges

DISCLAMER : Cette histoire est basée sur une autre histoire créée par Loppen. Je vous invite à la lire en cliquant sur ce lien.

Ils étaient obligés de déclarer la guerre maintenant ? Nous n’avons même pas eu le temps d’entraîner Roynder proprement. Enfin, on savait qu’elle allait éclater, cette guerre avec le Xion, leurs frontières étranges et leur multiculturalisme faisaient d’eux une cible facile pour leurs trois voisins, nous compris, et donnaient des casus belli idéaux. Surtout que récemment le roi du Xion, Xi Wanduo avait publiquement décrié les dragons comme des ‘‘abominations de la natures, qui devraient disparaître comme les Wyvernes du Kajial, quelque chose d’impossible à ignorer pour nous, Tjokeriens, le peuple des dragons, ce qui est même l’étymologie du mot : Tjokern signifie ‘‘peuple’’ et Anrigen signifie ‘‘Dragon’’.

Tous les couloirs se ressemblent. Il faut absolument que j’arrive à cacher notre fuite. Mais comment ? Ma meilleure idée est le fait qu’on soit tous partis chez Royner pour qu’elle puisse revoir sa famille, mais ça n’a premièrement aucun sens : pourquoi partirais-t-on ? Et puis en plus on n’a pas le droit de faire cela, il est stipulé dans les règles de la Dragonnerie que toute sortie n’est autorisée que dans le cas d’une autorisation personnelle et exceptionnelle du roi. Ça ne passerait jamais, on est en temps de guerre, ce sera pris comme une mutinerie. La seule façon valable serait de cacher notre sortie. Mais comment ? Ils vont bien se rendre compte qu’on est pas là à un moment ou un autre !

Enfin dans ma chambre. Je pourrais mieux réfléchir. C’est la pause du Souper. Pour l’instant personne ne peut remarquer notre absence, ceux qui ne nous voient pas à la Restauration nous croiront à l’Écurie et ceux qui ne nous voient pas à l’Écurie nous croiront à la Restauration. Mais ce n’est plus que question de temps avant qu’ils ne se rendent compte du paradoxe engendré par cela. Mais comment faire ? Je commence à désespérer. Il n’y a aucune raison valable. Pourquoi j’ai choisi de faire cela alors que je n’en suis pas capable alors ? Je me croyais capable, mais je crois que je ne suis en réalité pas capable de ce travail. Ils comptent sur moi, je ne peux pourtant pas les décevoir…

‘‘Il reste encore une porte de sortie, Bly. Tu le sais mieux que quiconque.’’

C’est Lalyby. Elle est toujours là quand j’ai des problèmes, mais je ne sais pas si elle sera capable de trouver à une solution à celui-là. Quoique, réfléchir à deux est toujours mieux que seul.

‘‘Que veux-tu dire par là ? Je ne comprends pas.

– Tu n’es pas stupide, je sais que tu avais envisagé cette possibilité, je te connais.’’

Si elle ne me connaissait pas, ce serait inquiétant. Cela fait quand même sept ans qu’on se connaît. Je me rappelle du moment où on s’était rencontré comme si c’était hier.

Je vivais alors encore dans mon petit village dans les montagnes, Puera Albjana. Ce village était à l’origine construit par les Spasoïens, mais finalement ce sont les Tjokeriens qui l’ont capturé après un traité de paix, qui cédait alors à notre pays toute la région de Grajeña, notre village y compris. Mais Puera Albjana, comme beaucoup de villages dans cette région, n’a pas été colonisée par les Tjokeriens, qui ne s’intéressaient qu’aux grandes villes, Puera Galgata, Bjagañara et Ulta Camañera, cette dernière étant la capitale de province. Ainsi, je suis moi-même ethniquement Spasoïen, mais le racisme anti-spasoïen est très présent dans la société. Mes parents avaient essayé de me donner un nom Tjokerien pour tenter de me faire accepter quand même mais mon nom de famille, Nedeara, rendait ces efforts inutiles.

Mais malgré tout, je participais quand même aux festivités de la Fête des Dragons à la capitale avec mon grand frère, même si au même moment il y avait une grande fête Spasoïenne, le Comedoraño, qui commémore l’apparition d’un serpent mythique, Nal Doreno, qui aurait parlé au peuple Spasoïen et leur aurait dit comment se comporter pour devenir un Nal, un serpent volant, après la mort. Chaque année j’étais de plus en plus passionné par les dragons, et je me suis même mis à penser que les dragons et les nals étaient la même bête, mais ma famille s’est énervée lorsque je leur ait dit ça, et à mes dix ans, j’ai été obligé de rester pour le Comedoraño afin de me repentir de mes fautes face à Nal Doreno. Mais je ne suis pas du genre à me laisser faire, et deux semaines avant la Fête des Dragons, j’ai fugué, prenant un Nerega, une bête des montagnes sur laquelle on peut voyager.

Je suis arrivé à la capitale deux jours avant la Fête des Dragons, mais j’ai été confronté à un grave problème de communication, en effet, je ne parlait que très peu le Tjokerien. Alors j’ai pris sur moi, et j’ai décidé de communiquer autrement. C’est par mon langage du corps et mon sourire de tombeur que j’ai réussi à avoir une place à l’auberge, même si j’étais un Spasoïen. Bon, je conçois qu’on m’avait donné la plus petite chambre et la nourriture la plus repoussante à un prix trop élevé, mais je l’ai eu. A ce moment-là je ne pensais plus à mon futur, d’où j’allais vivre, parce que la bourse que j’ai accumulé pendant mes dix ans à Puera Albjana en travaillant à la cueillette des Baies Stonara, notre nourriture de base, était grande, mais pas infinie.

Mais le jour de la Fête des Dragons arriva vite, et j’étais encore en train d’admirer les œufs de dragons comme à chaque année. Il y en avait un qui était vert-jaune que j’appréciais particulièrement, mais je ne savais pas pourquoi. En réalité, c’est parce que l’œuf était de la même couleur que les Baies Stonara. Mais même si je l’aimais bien, je me sentais attiré par lui. J’allais le toucher lorsque je me souvins de ce que mon frère me disait : ‘‘Il ne faut jamais toucher des œufs de dragons, sinon le dragon à l’intérieur ne t’en pardonnera jamais et te mangera dès que tu sera devenu un Nal’’.

Je m’abstins donc mais je vis aussitôt qu’il y avait une fissure. Personne ne semblait l’avoir remarqué mais je voyais la fissure s’élargir. J’étais hypnotisé par ce spectacle, et je vis tout à coup un œil. Je plongea dans son regard comme lui se plongeait dans le mien et alors je ressentis la sensation la plus euphorique de ma vie. C’est totalement impossible à décrire, mais comme Lalyby volait vers moi, j’hurlais :

‘‘Lalyby, tu t’appelle Lalyby ! Sois ma partenaire pour l’éternité et faisons de grandes choses ensemble !’’

Tout le monde se tourna vers moi. Pour eux, j’avais dit ‘‘Lalyby, es naro Lalyby ! Es erño marieño d’oi urana far’ i on mexarun esmo !’’, soit quelque chose d’incompréhensible. Mais les dragonniers, même s’ils n’avaient pas compris les mots, ils avaient compris le sens, et ils allèrent vers moi, et virent Lalyby en position défensive sur mon épaule droite. Ils ralentirent le pas, avec leurs mains en avant comme pour se protéger. Je ne savais pas ce qu’ils faisaient mais je compris plus tard que c’était une façon de signifier au dragon qu’ils ne lui veulent pas de mal. L’un des dragonniers hurla des choses incompréhensibles et quelqu’un accourut. Je pense que le dragonnier avait appelé quelqu’un qui savait parler ma langue comme il s’approchait et me parlait de manière tout à fait compréhensible, mais avec un accent horrible.

Il me demanda alors de le suivre pour aller à la Dragonnerie, où je rencontra le maître de la caserne, Megjal Heljalb, comme j’étais un nouveau dragonnier. Je me souviendrait toujours de son air de dégoût, ou bien de déception, je ne sais pas, lorsqu’il a remarqué que j’étais Spasoïen. En fait, maintenant que j’y repense, les amis avec qui je suis aujourd’hui ne m’ont jamais fait la remarque sur mon ethnie, je me demande toujours pourquoi. J’ai quand même une peau légèrement plus mate et des yeux assez allongés par rapport aux autres, mais à part le Capitaine, personne n’a semblé accorder de l’importance à mon ethnie. Cela veut-il donc dire que la nouvelle génération est plus ouverte au multiculturalisme ? Je ne saurais sûrement jamais.

Je reprends où j’en étais, le Capitaine m’a donc officiellement nommé dragonnier, protégé par la couronne de Tokjeria, fidèle ami des dragons et de leurs maîtres. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi heureux que cette soirée. Tellement heureux en effet que j’ai même pardonné à ma famille et j’ai allumé un cierge en faisant la traditionnelle prière pour fêter la Comedoraño, que je fête tous les ans encore, même si je n’ai jamais revu ma famille. J’ai cru il y a deux ans apercevoir mon frère à la Fête des Dragons, mais je n’ai pas eu le courage d’aller lui parler. Peut-être qu’un jour j’accepterais ce que j’ai fait pour accomplir mon rêve. Mais je suis tout de même content d’avoir tout abandonné, car c’est pour une raison noble, j’ai pu rencontrer ainsi Lalyby, qui reste malgré tout quelqu’un dont je ne peux me séparer.

Mais je me perds dans mes pensées, il faut que je trouve un moyen de cacher notre fuite. Qu’est-ce qu’a voulu dire Lalyby en me disant qu’il y avait une porte de sortie encore ?

‘‘Mais tu es stupide, ma foi ! Je parlais évidemment de la magie ! Tu n’as de toute façon aucune autre issue, j’ai eu le temps de réfléchir pendant que tu voguais dans tes pensées.’’

Pas faux, elle a un point. Mais la magie, c’est impensable ! A moins qu’elle souhaite parler de… non… c’est sûrement ça… mais pourtant je me suis jurer de ne plus jamais le faire afin de m’intégrer…

‘‘Là, on parle non seulement de ta survie, mais surtout de celle de tes amis. De toute façon, tu ne reviendra sûrement jamais dans la société, alors qu’est-ce que ça change ?

– Tu as raison, mais je risque de créer plus de dommages que de faire des choses intelligentes, je ne l’ai pas pratiquée depuis sept ans !

– De toute façon c’est ça ou rien, essaye, on verra ce que ça donne.’’

Je soupire. Je vois parfaitement où il veux en venir. Je me relève et je vais dans la bibliothèque. Il n’y a personne à cette heure, comme c’est fermé à clef. Quand j’arrive devant la porte, je me téléporte de l’autre côté. Ouch… ça fait très longtemps que je n’ai pas pratiqué ce genre de magie. Je m’assois au centre de la salle noire dans laquelle est tracée un grand cercle magique à l’Encre de Solvejg, une encre invisible qui selon la légende proviendrait du sang de ce personnage mythique. C’est moi qui l’avais tracé lorsque j’étais arrivé, car je savais que j’en aurais besoin. J’ai tracé un cercle magique du tiers 5, un tiers très puissant, dans laquelle je peux concentrer ma magie.

Je me concentre. Je sens les flots ténébreux s’agglutiner sur le cercle magique comme je les capte de ce point stratégique. En effet, la bibliothèque est l’épicentre des forces ténébreuses de la ville. A chaque mauvaise action, à chaque mauvaise pensée, on laisse un peu de flots ténébreux, et dans une ville comme la capitale, ces flots sont très nombreux, mais il reste à savoir comment tous les capter. J’avais alors calculé lors de mon arrivée le centre exact de la ville, et il était sur la bibliothèque. Ainsi, c’est de la bibliothèque qu’on peut capter le plus d’énergie pour n’importe quelle incantation.

Je me sens flotter. J’utilise alors mes flots internes pour pouvoir former des personnes. Huit pour être exact. Je vais créer grâce à la magie noire des copies de nous huit pour pouvoir simuler notre présence le temps d’être assez loin. Mais je ne peux pas me permettre de leur dire cela. Il va falloir que je leur dise quelque chose d’assez crédible pour être pris comme la vérité. Ça tombe bien, je suis expert dans ce domaine. Je n’ai qu’à leur dire que… avoir une nouvelle donne des raisons faciles. Et au pire, j’improvise.

Je sens les flots s’agglomérer pour créer huit formes. Quand ces formes finissent par se stabiliser, j’ouvre les yeux et me remets debout. Il y a une copie parfaite de nous huit, qui restera tant que le cercle magique sera activé. Mais s’il reste activé, alors les personnes qui iront dans la bibliothèque se rendront compte qu’il y a un cercle démonique ! Je n’y ai pas pensé ! Oh, c’est mal… Mais je peux faire un lien du sang… Oui, c’est la seule solution. C’est ce que je vais faire.

Je matérialise grâce à la magie noire un couteau – car il ne faut des cercles magiques que en cas de grande incantation – et je me coupe sur la cuisse droite. La blessure picote et me fait mal, mais il faut souffrir pour faire de grandes choses. Je penche la cuisse droite au-dessus du centre du cercle magique et des gouttes de sang tombent dedans. A chaque goutte qui atteint le cercle, il y a comme une brûlure sur ma blessure, mais heureusement cela s’arrête bientôt.

Je regarde ma cuisse. Désormais un cercle de magie noire est apparue en violet et ma peau aux alentours est devenue noire. Je sais que cette dernière chose est définitive, mais je saurais que je l’ai fait pour la bonne cause. Il faut simplement le cacher aux autres, car le révéler serait inacceptable. Ils me prendraient tous pour un sorcier – ce qui n’est pas totalement faux en fait – et me rejetteront, se souvenant que les Spasoïens sont connus pour leur utilisation de la magie noire, appelée chez nous la ‘‘Nal Sereño’’, ou Pouvoir des Nals.

Il ne reste plus qu’à sortir de la Dragonnerie et de mettre mes clones en actions. Je leur ordonne d’agir comme on le ferait, et ils disparaissent tous, se téléportant sûrement à un endroit où ils seraient et où ils sont à l’abri des regards. J’ordonne simplement à mon clone de se mettre dans moi, le temps que je m’enfuis.

Je me téléporte donc hors de la bibliothèque, et je marche rapidement jusqu’à l’Écurie. Arrivé à destination, il n’y a heureusement personne, et donc j’en profite pour m’enfuir, laissant mon clone à l’écurie, lui donnant les mêmes instructions qu’aux autres.

‘‘Eh bien, finalement c’est moi qui avait raison !

– Oui, je sais, pas la peine d’insister dessus.

– Oh, tu sais que j’aime bien me jeter des fleurs ! Plus sérieusement, ça va, tu ne t’es pas fait trop mal ? Je t’ai senti te blesser, une belle coupure. Qu’est-ce qui s’est passé ?

– Je me suis coupé volontairement afin de pouvoir garder le cercle magique aussi longtemps que possible.

– Je vois. Un lien du sang, n’est-ce pas ?

– Exact, tu apprends vite !

– C’est pas comme si tu venais de me polluer mes pensées avec tout plein de magie noire…

– T’avais qu’à pas suggérer cette option ! J’en avais pas fait depuis longtemps !

– J’ai dis que c’était la seule option qui restait de viable, j’ai pas dis que je voulais que tu la prenne.

– Tu le sous-entendais.

– Tss… Arrête de comprendre des choses que j’ai même pas sous-entendu.

– Arrête d’avoir raison, c’est énervant.

– Tiens-toi bien, on arrive, je sens l’aura de Azay qui m’appelle. Arrêtons de discuter de cela, sinon ils vont se rendre compte du mensonge que tu leur fera gober.

– Concentre-toi au lieu de te moquer de moi, sinon on va se prendre un arbre.

– J’ai sept ans, je sais voler, je te rappelle !”

Notre discussion s’achève sur cela. Je peux voir le reste du groupe. Ca me dérange de leur mentir, mais il vaut mieux pour eux, sinon tout ira mal. Que ce soit pour moi ou pour eux, un rejet de ma personne ou, j’y pense, une tentative de surutilisation de mes pouvoirs, cela fera plus de mal que de bien. Bon, il est temps de reprendre mon personnage habituel, sinon ils vont se douter de quelque chose si je reste pensif.

‘‘C’est bon les gars, on peut partir, ils ne nous grillerons pas avant au moins 4 jours, et d’ici-là, on sera déjà loin !’’